Pour l'illustration, la piscine et la salle du complexe sportif du 8 Mai 1945 sont fermées depuis mai dernier. Devant être bouclés avant l'entame de la saison sportive, comme promis par le directeur de l'Office du parc omnisports de wilaya (OPOW), les travaux de «réhabilitation» des sites précités s'enlisent, au grand regret de leurs utilisateurs, notamment les compétiteurs ayant payé rubis sur l'ongle le droit d'utiliser des installations publiques, toujours fermées. «La convention nous liant à l'Office, qui a bien encaissé le chèque de 30 millions de centimes, n'est toujours pas respectée par sa direction. Celle-ci n'a pas bougé le petit doigt pour nous dénicher un lieu d'entraînement. Cet accroc a fortement perturbé notre préparation, sauvée in extremis par la direction de l'ENSO qui a bien voulu répondre à nos doléances. Mieux encore, l'équipe, qui s'apprête à entamer la compétition à la mi-octobre, ne sait pas où elle va recevoir ses adversaires», dira non sans colère le président de l'équipe de volley-ball de l'Etoile sportive sétifienne (ESS), Toufik Khebaba, n'étant autre que l'ex-premier responsable de l'USR, l'autre gros dossier de notre enquête. Abdeslam Djerroudi, manager général de l'Union sportive sétifienne, vice-championne d'Algérie de basket-ball, ne mâche pas ses mots : «La fermeture de la salle nous pénalise. Sans l'intervention des autorités, nos déboires ne vont pas s'estomper de sitôt. Ce problème risque d'hypothéquer les gros investissements consentis par le club. La diligence de la direction de l'ENSO qui a bien voulu nous ouvrir ses portes sauve la mise. Prenant les choses à la légère, la direction de l'Office reste de marbre devant nos déconvenues. A ce rythme, les travaux ne seront pas achevés avant le début de l'année prochaine.» Contacté par nos soins, le directeur de l'OPOW, Tahar Amriou, prend des gants : «Nous faisons de notre mieux pour que les travaux se terminent dans les plus brefs délais. Le retard enregistré dans la réhabilitation de la salle me dépasse. Comme nous n'avons pas assez d'infrastructures à Sétif, les équipes de volley-ball et de basket-ball peuvent recevoir dans les salles de Aïn Azel, Aïn El Kebira et El Eulma.» Comme un malheur n'arrive jamais seul, la fermeture de la piscine olympique de l'institution en question fait délier les langues. «Pour les mêmes motifs, plus de 1000 nageurs des 10 clubs de la ville de Sétif sont au chômage technique depuis mai dernier. Le triste sort réservé à cet important contingent de jeunes et talentueux nageurs n'offusque personne. Au lieu de prendre à bras-le-corps un tel problème, la direction de l'OPOW, transformant l'établissement en fonds de commerce, s'agite pour pouvoir caser ses clients dont l'abonnement annuel vient d'être revu à la hausse. Celui-ci passe de 8000 à 10 000 DA pour les femmes, alors la gent masculine doit casquer 15 000 DA. Le sort des nageurs dont certains parcourent actuellement plus de 100 km pour s'entraîner à Djemila ne l'intéresse pas», diront sous le sceau de l'anonymat des cadres du secteur qui jettent un pavé dans la mare. Une piscine, un tamis «Ne maîtrisant pas le sujet, sachant qu'elle n'est pas le maître d'ouvrage, la direction de l'Office utilise tous les moyens pour prendre possession de la piscine de l'ENSO. Rien que pour la transformer en ‘parc aquatique'. Inaugurée en grande pompe en 2013 par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la piscine qui a été réalisée pour permettre à nos nageurs de se préparer dans d'excellentes conditions est fermée, car elle n'est pas fonctionnelle. On doit savoir que la structure pour laquelle l'Etat a consacré de gros investissements est un tamis. A cause de nombreuses fuites, le bassin n'est jamais rempli. Les équipements installés depuis plus de cinq ans n'ont fait l'objet d'aucun test ou essai. Une telle opération doit être effectuée en présence des fournisseurs et du bureau d'études portugais qui ont été, semble-t-il, payés jusqu'au dernier centime. La résine remplaçant la dalle de sol s'est dégradée avant l'exploitation de la structure qui n'est toujours pas réceptionnée. Sa mise en service doit faire l'objet d'une homologation à la charge d'experts en la matière. Avant une ouverture hâtive, l'espace a besoin d'un audit et de la visite d'une commission d'enquête des services habilités.» Pour avoir l'autre son de cloche, on donne la parole au directeur de l'OPOW : «Par décision du wali, la piscine de l'école d'El Bez vient d'être rattachée à l'OPOW qui ne ménagera aucun effort pour la mettre à la disposition de ses abonnés.» Néanmoins, le premier responsable de la wilaya n'a pas, selon certaines indiscrétions, rattaché la piscine à l'OPOW, il a uniquement chargé son directeur de suivre les travaux. Le chapitre de l'unité de soins et de récupération (USR) faisant partie des 37 structures réalisées par le ministère de la Jeunesse et des Sports est l'autre gros morceau. «Après le refus du conseil d'administration de l'OPOW d'octroyer l'USR à l'Entente, le directeur de l'Office a bien manigancé pour accaparer la structure qui abritait aussi bien l'Académie des sports prenant annuellement et gratuitement en charge plus de 12 000 enfants de toute la wilaya, y compris les minimes et les cadets de l'Entente. Par la faute d'une personne, le gigantesque travail réalisé par 18 cadres et en étroite collaboration avec les ligues spécialisées tombe à l'eau. L'ex-DJS, qui avait dans un premier temps refusé de céder un bien sous la tutelle du ministère, a été par la suite contraint d'abdiquer. Constituée d'un restaurant de 180 couverts, d'un foyer de 120 places, d'un site d'hébergement de 34 lits, d'un chalet de 16 lits, d'un cybercafé de 13 postes et d'un cabinet médical très bien équipé, l'infrastructure qui a à peine six ans d'existence fait actuellement l'objet de gros travaux qui n'ont pas lieu d'être. Cet argent aurait mieux servi à réhabiliter les terrains extérieurs de l'OPOW», précise Toufik Khebaba, l'ex-chef de l'USR et président de l'Académie des sports, confiné actuellement dans un petit local d'un immeuble, situé à El Bez. On ne peut fermer ce dossier sans mettre le doigt sur la décrépitude du stade du 8 Mai 1945, qui avait connu ses jours de gloire au temps du défunt Mokhtar Aribi, où les travaux traînent la patte et le délabrement des terrains extérieurs de l'OPOW transformés ces derniers temps en une vaste décharge et lieu de beuverie.