Ce sont les potaches qui payent le prix fort des débrayages dans le secteur de l'éducation. Nos enfants payent finalement cash les trois semaines de grève des enseignants. En guise de récupération du temps perdu, les grévistes se sont adonnés à un inutile et pénalisant bourrage de crâne. Les enseignants ont le droit de défendre leurs droits, ou de mettre sur le tapis leurs problèmes socioprofessionnels, mais ils ne doivent pas non plus prendre à la légère leurs devoirs », diront en préambule de nombreux citoyens qui se sont rapprochés de nos bureaux. « Il ne faut pas avoir peur des mots, précisent ces derniers, car nos enfants qui ont été pris pour des cobayes n'ont, pour la plupart d'entre eux, pas eu droit à un deuxième devoir ; bousculés par un calendrier chargé, de nombreux enseignants n'ont pas jugé utile de corriger et remettre les copies de la première évaluation », relèvent, non sans colère, nos interlocuteurs, qui ajoutent : « Le ministère de l'éducation qui a initié la réforme du système éducatif doit mettre davantage le doigt sur la périodicité et le système d'évaluation des élèves, lequel nécessite plus de transparence au niveau des collèges et lycées où les parents n'ont aucun droit de regard sur les épreuves de fin de trimestre. Figurez-vous que des sujets de différentes matières sont dépourvues des barèmes de notation. » Dans ce sillage, ces parents proposent ce qui suit : « Comme l'enseignant n'est pas infaillible, nous voulons voir et émarger les copies de nos enfants comme c'est le cas pour le cycle primaire qui s'illustre par sa transparence. Malgré un emploi du temps chargé et des classes surbookées, l'instituteur transmet aussi bien les copies des devoirs que celles des compositions aux parents pour contrôle et émargement. Cette approche s'est positivement répercutée sur le rendement et les performances de l'écolier. » Sollicités pour connaître leur avis sur la question, de nombreux enseignants des deux cycles (moyen et secondaire) reconnaissent à demi-mot qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, à un enseignant de récupérer le temps perdu. « Bousculé par le temps, l'enseignant a, le moins qu'on puisse dire, raté son premier trimestre. En matière d'évaluation du travail des élèves, il serait plus judicieux d'emboîter le pas au primaire », reconnaissent-ils. Et de poursuivre : « Il est inconcevable que les parents qui s'investissent complètement dans l'éducation de leurs enfants ne puissent pas avoir un droit de regard sur les examens de fin de trimestre, d'autant plus que les parents soucieux de la formation de leurs enfants sont, qu'on le veuille ou non, les partenaires de l'enseignant. » Nos interlocuteurs ne manqueront pas de pointer du doigt « les fantomatiques » associations de parents d'élèves, inscrites aux abonnés absents, disant à ce sujet : « Au lieu de s'impliquer dans le processus pédagogique, certaines associations montent au créneau au moindre débrayage des enseignants qui travaillent dans de mauvaises conditions. » Mis au parfum, Abdelaziz Ghalleb, le directeur de l'éducation, qui prône la transparence et le dialogue, s'appuie sur les dernières directives de la tutelle pour expliquer en ces termes : « Les dernières directives du ministre, qui accorde une très grande importance au volet pédagogique clé de la réussite du secteur, sont claires. Le tuteur de l'élève est un élément incontournable dans l'opération éducative. Il est donc inconcevable et inacceptable de le tenir à l'écart des différentes étapes de la scolarité de sa progéniture. L'évaluation de nos élèves des différents paliers doit être transparente. L'inquiétude des parents qui réclament un droit de regard est légitime. Installée dernièrement par le ministère, la nouvelle structure, en charge de l'inspection pédagogique et administrative des lycées sera d'un grand apport. Nous ferons le maximum pour mettre un terme à tout manquement. »