La Coordination des syndicats des chauffeurs de taxi demande d'abord l'effacement des dettes et la révision du barème de calcul des impôts. La protestation gagne le secteur des transports. Les chauffeurs de taxi seront à l'arrêt à partir d'aujourd'hui et pendant deux jours. Ils protestent contre le refus des responsables du secteur de prendre en charge leurs doléances. La décision de recourir à la grève est prise par la Coordination des syndicats des chauffeurs de taxi (le Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), l'Union nationale des conducteurs de taxi (Unact) et la Fédération nationale des artisans et conducteurs de taxi (Fnact), qui exigent une satisfaction de la plate-forme de revendications soumise, le 11 janvier dernier, au ministère des Transports. Ils seront, en effet, plus de 126 000 chauffeurs des véhicules jaunes, activant sur le territoire national à bouder les stations de taxis. « Notre décision est irrévocable. La grève est l'unique moyen qui nous permet de faire pression sur le ministère des Transports afin d'arracher nos droits », déclare Hocine Athmane, porte-parole de la SNTT. La Coordination des syndicats des chauffeurs de taxi demande d'abord l'effacement des dettes des chauffeurs de taxi et la révision du barème de calcul des impôts. « Les chauffeurs de taxi sont considérés comme des commerçants et ils reçoivent les mêmes impôts que ces derniers. Alors que nous, nous ne sommes pas des commerçants », estime-t-il. La deuxième revendication, souligne encore notre interlocuteur, porte sur l'exigence de geler l'application de la décision 09/278 du 4 juin 2009 qui libère à nouveau la délivrance des licences d'exploitation des taxis. Cette décision, jugent les syndicalistes, pénalise les chauffeurs de taxi et menace leur avenir. Pourquoi ? L'augmentation du nombre de taxis en activité, affirme notre interlocuteur, réduira sensiblement les gains mensuels des chauffeurs. 500 chauffeurs au chômage « Il y a près de 500 chauffeurs de taxi qui sont, aujourd'hui, au chômage. La libération des licences ne fera qu'aggraver la situation, d'autant plus que les licences sont mal réparties à travers le territoire national. Il y a des régions qui souffrent d'absence de taxis et d'autres qui en ont un surplus. Le ministère devrait penser d'abord à cette situation et remédier à ce problème », lance-t-il. En outre, les protestataires demandent l'élaboration du statut particulier des chauffeurs de taxi. « Nous n'avons aucun statut. Nous voulons que notre situation et notre rôle dans la société soient clarifiés », précise encore Hocine Athmane. L'autre revendication des syndicats porte également sur le problème de la disponibilité de licences d'exploitation. Ils demandent également l'activation de la commission technique nationale et de wilaya qui n'a pas siégé, selon notre interlocuteur, depuis 2000. Alors qu'ils étaient informés, les responsables du ministère, explique encore Hocine Athmane, n'ont rien fait pour mettre de l'ordre dans le secteur. « Nous avons été reçus, jeudi dernier, par le secrétaire général du ministère qui a promis de transmettre nos doléances au ministre. Mais, il n'y a eu aucune suite », dit-il. Cette action n'est, selon lui, que le début de la protestation. « S'il n'y a aucune réponse à nos demandes, nous opterons pour d'autres actions que nous allons définir dans les prochains jours », ajoute-t-il.