Les usagers des services publics seront pénalisés par toutes ces perturbations. La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation, affiliée à l'Ugta, appelle à une grève générale nationale de trois jours à compter du 2 février prochain pour exiger ses revendications comme la prise en charge urgente du dossier du régime indemnitaire des travailleurs. La décision a été prise à l'issue de la Conférence nationale de la commission exécutive fédérale élargie aux secrétaires généraux des syndicats d'entreprises organisée dimanche dernier à Tipasa. D'un autre côté, le coordinateur national de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation, Nouar Larbi, a déclaré à L'Expression que la grève est une option qui est toujours retenue. «A ce jour, nous attendons les conclusions d'une commission ad hoc entre le ministère de l'Education nationale, des Finances ainsi que la direction générale de la Fonction publique pour discuter du régime indemnitaire». Notre interlocuteur déplore l'absence de syndicat au sein de cette commission. «C'est ce qui met en doute la crédibilité des travaux de cette dernière, à moins que les résultats répondent aux attentes des enseignants. C'est-à-dire, élaborer un bon régime indemnitaire qui puisse répondre aux revendications des syndicats», poursuit-il. Et d'enchaîner: «Nous avons donné suffisamment de temps au gouvernement pour répondre à nos revendications. Aussi, il a été décidé de tenir des assemblées générales et des conseils au niveau de tous les lycées à travers les wilayas, le 28 janvier prochain. L'objectif est de discuter d'un probable débrayage si les résultats des travaux de cette commission ne répondent pas aux aspirations des enseignants.» Les adjoints d'éducation, affiliés au Syndicat national des personnels de l'administration publique, aile Rachid Malaoui, reviennent aussi à la charge. Les protestataires avaient adressé une demande d'audience le 12 janvier dernier au ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Les adjoints d'éducation revendiquent leur classification à la catégorie 10 au lieu de 7. Ils réclament également le rétablissement en leur faveur du droit à s'inscrire sur la liste d'aptitude au poste de surveillant général en se basant sur leur ancienneté et non pas sur leurs diplômes universitaires. Ils demandent aussi le droit d'exercer dans le corps pédagogique et éducatif. «Un sit-in comme première action est prévu le 14 février prochain devant le siège du ministère de l'Education nationale à Alger», affirme à L'Expression, M.Hamou Touati, porte-parole des adjoints de l'éducation. L'éducation n'est pas le seul secteur à connaître la contestation. Il y a aussi la grève ouverte entamée par les syndicats des praticiens et des spécialistes de la santé publique qui se poursuit pour la cinquième semaine consécutive. Selon ces syndicalistes, le débrayage a été suivi par «l'écrasante majorité des praticiens à travers le territoire national et connaît une mobilisation qui ne cesse de se renforcer. Celle-ci a dépassé les 80% à l'échelle nationale», sachant qu'un service minimum est assuré dans les établissements hospitaliers, rassurent-ils. Ils ont réitéré l'appel à leurs adhérents à poursuivre leur mouvement de protestation en organisant des sit-in, chaque mercredi, au niveau des établissements hospitaliers à travers les wilayas du pays. Ces syndicats exigent la création d'une commission mixte avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour discuter, notamment du futur régime indemnitaire et du statut particulier. Notons que le débrayage a été renforcé depuis hier par l'entrée en lice du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) avec une nouvelle grève nationale de trois jours, suivie, dans le cas où les pouvoirs publics resteraient confinés dans leur mutisme, d'un mouvement de débrayage illimité, à partir du 31 janvier prochain. Le syndicat exige la révision du nouveau statut particulier des paramédicaux et une meilleure considération pour la profession. De leur côté, les médecins spécialistes et généralistes tiendront demain un rassemblement devant le CHU Mustapha-pacha pour exprimer leur colère face au «comportement incompréhensible et ambivalent de la tutelle». Sur un autre front, les chauffeurs de taxi tirent le frein depuis hier. En effet, la Coordination des syndicats des chauffeurs de taxi demande d'abord l'effacement de leurs dettes et la révision du barème de calcul des impôts. La deuxième revendication porte sur l'exigence de geler l'application de la décision 09/278 du 4 juin 2009 qui libère à nouveau la délivrance des licences d'exploitation des taxis. Cette décision, jugent les syndicalistes, pénalise les chauffeurs de taxi et menace leur avenir. Pourquoi? L'augmentation du nombre de taxis en activité, affirme, à L'Expression, le président de ce syndicat, Hocine Aït Braham, «réduira sensiblement les gains mensuels des chauffeurs. Il y a près de 500 chauffeurs de taxi qui sont aujourd'hui au chômage. La libération des licences ne fera qu'aggraver la situation, d'autant plus que les licences sont mal réparties à travers le territoire national. Il y a des régions qui souffrent d'absence de taxis alors que d'autres ont un surplus. Le ministère devrait penser d'abord à cette situation et remédier à ce problème». En outre, les protestataires demandent l'élaboration du statut particulier des chauffeurs de taxi.