Ces hommes, confondus par la victime, avaient violé et violemment frappé la jeune femme de 32 ans, prénommée Marie. Six autres suspects, en fuite, sont toujours recherchés. Le procureur a demandé à la jeune femme si elle acceptait de pardonner à ses agresseurs, ce qu'elle a refusé. Après son agression, la jeune femme, accompagnée de son mari, avait été rejetée de plusieurs centres de santé, dont le CHU d'Oran. La gendarmerie avait initialement refusé de prendre sa plainte. Depuis, la plainte a fini par être enregistrée, grâce à l'aide des associations, mais les séquelles de ce rejet sont importantes pour la jeune femme : «J'ai dû rester avec la saleté de ces hommes en moi pendant trois jours pour que les prélèvements puissent être faits», explique-t-elle à El Watan Week-End. Une prise en charge psychologique a été organisée par le CHU d'Oran, mais Marie ne souhaite pas retourner dans cet établissement. En moins de 24 heures, les associations d'Oran ont alors trouvé un psychologue pour l'assister. Ces associations ont également tenu une réunion pour «donner une suite à cette affaire». Elles doivent préparer une déclaration rappelant que «toute personne a le droit de porter plainte», dénonçant l'abus de pouvoir de certains représentants des forces de sécurité qui refusent de prendre les plaintes ou qui conseillent aux victimes de ne pas le faire. Marie avait témoigné sur la chaîne de télévision KBC de son agression. Mais la diffusion des images de son visage ne faisait pas partie de l'accord passé avec les journalistes. La jeune femme a ensuite été menacée par un homme dans un bus. Il affirmait être un proche de l'un des agresseurs et la menaçait de représailles, si elle maintenait sa plainte. L'un des employés du CHU a également été menacé de représailles par sa hiérarchie. Il avait protesté contre le refus de prendre en charge la migrante après son agression.