Marie-Simone, la migrante camerounaise agressée et violée par huit personnes dans le quartier de Coca, à Oran, au mois d'octobre, a été de nouveau assaillie par l'un de ses violeurs alors qu'elle était dans un bus. Il l'a menacée de représailles si elle ne retirait pas sa plainte. L'homme, que la migrante a formellement reconnu, fait partie des six agresseurs recherchés par la justice. Deux hommes avaient été arrêtés après la plainte déposée par la victime et son mari. Les autres peuvent visiblement circuler sans être dérangés par les forces de police dans le quartier. Après son agression, Marie-Simone et son mari avaient été rejeté de plusieurs centres de soins, qui refusaient de prendre la victime en charge. Les gendarmes avaient également initialement refusé d'enregistrer la plainte, exigeant des papiers en règle et demandant au couple quelle était leur religion. Grâce à plusieurs associations, Marie-Simone a pu accéder à des soins et à un suivi psychologique pendant le mois de novembre, mais cette nouvelle agression et la présence de ses agresseurs dans son quartier la terrorisent. «Je ne veux plus prendre le bus. Aller voir la psychologue, c'est compliqué désormais», confie-t-elle à El Watan Week-End. «On a du mal à trouver le sommeil. Il y a des pleurs toute la nuit. Elle se réveille en sursautant», témoigne son mari. A cause de l'agression, le couple se retrouve dans une situation encore plus précaire. «Il a fallu arrêter de travailler pendant plusieurs semaines pour l'accompagner. Et nos économies ont été utilisées pour prendre le taxi et payer les médicaments», ajoute son mari.