Les agressions contre les femmes se poursuivent et le désintérêt de l'opinion publique aussi. Une femme chauffeur de taxi dans la capitale, l'une des rares à exercer ce métier dans le pays, s'est dite victime d'une agression dans une rue d'Alger. «Je passe par un quartier étroit, pendant que je laisse une voiture de l'autre sens passer par manque de place et alors que j'étais dans ma voiture, à travers la fenêtre, un homme se défoule sur mon visage à coups de poing pour apaiser la douleur du décès d'une personne de sa famille», raconte-t-elle sur sa page facebook. La jeune femme, qui se nomme Choucou taxi, raconte également comment les policiers ont refusé d'enregistrer sa plainte parce que «le secteur dépend de la gendarmerie». Ces derniers auraient également refusé de noter la plainte puisque «l'agresseur est inconnu». A défaut d'une protection de la loi, la jeune femme a pris sa propre résolution : «Passer à autre chose et faire mon possible pour ne pas me faire agresser une seconde fois, prendre mes précautions au maximum (verrouillage des portes et fenêtres)», écrit-elle. Le témoignage de la jeune femme, illustré par une photo montrant son visage ensanglanté, a fait réagir des internautes qui se sont indignés. «Il faut aller au CHU Mustapha et se faire établir un certificat en médecine légale pour coups et blessures volontaires. Déposez plainte contre X, ils le retrouveront, vous avez été agressée au niveau de son domicile. Ne laissez pas tomber», recommande, par exemple, l'activiste politique Amira Bouraoui. D'autres se sont montrés écœurés par l'agression.