«C'est véritablement une situation sans précédent pour la FIFA», a expliqué, sans peur de l'euphémisme, M. Hayatou. Le patron du football africain, 69 ans, a été désigné jeudi dernier président par intérim de la FIFA après la suspension pour 90 jours de Joseph Blatter, prononcée par la commission d'éthique de la FIFA après l'ouverture d'une procédure pénale par la justice suisse à son encontre. Selon les statuts de la FIFA, Hayatou assure l'intérim car il est le «plus ancien vice-président du comité exécutif en poste». Un peu plus tôt, le prince jordanien Ali avait officiellement déposé sa candidature à la présidence de l'instance suprême du football mondial, a annoncé un communiqué de son entourage. Le prince Ali est le deuxième candidat à avoir formellement déposé sa candidature après Michel Platini, le patron de l'UEFA, qui l'avait fait jeudi 8 octobre, quelques minutes à peine avant d'être suspendu pour 90 jours à titre conservatoire par la commission d'éthique de la FIFA pour un versement de 1,8 million d'euros (2 millions de francs suisses) reçu de Blatter en 2011. Michel Platini a pu compter sur la solidarité des 54 fédérations membres de l'UEFA. Elles maintiennent leur soutien «à l'unanimité» et souhaitent une issue sur son cas d'ici la mi-novembre, a indiqué hier le secrétaire général de l'instance européenne, Gianni Infantino. «Ce sur quoi tout le monde s'est rejoint, c'est que tout le monde soutient M. Platini en tant que personne et pour tout ce qu'il fait comme président de l'UEFA», a déclaré Gianni Infantino à l'issue d'un comité exécutif de l'UEFA. Joseph Blatter et Michel Platini ont fait appel devant la chambre de recours de la FIFA. Si leur appel est rejeté, tous deux ont la possibilité de se tourner ensuite vers le TAS, à Lausanne. Les autres candidats qui s'étaient manifestés -le Sud-Coréen Chung Mong-joon, suspendu 6 ans ferme par la commission d'éthique ; Zico, l'ancien meneur de jeu du Brésil ; Musa Bility, président de la Fédération libérienne de football- se sont rétractés. Parmi les outsiders de poids, l'homme au nom de catcheur, le Sud-Africain Tokyo Sexwale. Ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, spécialiste des explosifs formé en Russie, businessman milliardaire, a été nommé récemment à la tête du Comité de surveillance de la FIFA pour Israël et la Palestine. Il a reçu le soutien de Franz Beckenbauer et il pourrait correspondre au profil du postulant idéal défini par Thomas Bach, le patron du Comité international olympique (CIO), qui a souhaité un «candidat extérieur crédible et de haute intégrité».