Ce dernier, un Palestinien de 23 ans originaire d'un quartier d'Al Qods-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël, a été abattu, selon la police israélienne. Plus tôt dans la journée, deux Palestiniens ont tenté de poignarder des gardes-frontières israéliens près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée. L'un a été tué par des tirs israéliens, le deuxième est dans un état critique, a indiqué la police israélienne. Des heurts violents ont par ailleurs opposé jeunes Palestiniens et soldats israéliens dans plusieurs villes de Cisjordanie, à Al Khalil, Bethléem ainsi qu'aux entrées de Ramallah et Naplouse. Tous les mouvements palestiniens ont appelé à manifester après la prière hebdomadaire du vendredi. A Al Khalil, devenu ces derniers jours abcès de fixation des violences avec de multiples attaques au couteau, des dizaines de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et fait rouler des pneus enflammés sur les soldats israéliens. Postés dans la rue et sur les toits, les soldats ont riposté par un barrage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. L'armée israélienne a pris de nouvelles mesures pour prévenir des attentats à Al Khalil, avec notamment un dispositif de bouclage inspiré de celui utilisé à Al Qods. Al Khalil, bastion en Cisjordanie du mouvement islamique Hamas, est une poudrière où 500 colons israéliens vivent parmi les Palestiniens derrière miradors et barbelés sous haute protection de l'armée. Au moins sept jeunes Palestiniens ont été abattus ces derniers jours à proximité du tombeau des Patriarches, révéré par les musulmans et les juifs et source de vives tensions. Sur les 65 Palestiniens tués depuis le 1er octobre, environ un quart venait d'Al Khalil. La moitié des Palestiniens ont été tués en commettant des attaques qui ont fait 9 morts côté israélien. Hier, de jeunes Palestiniens ont également manifesté dans la bande de Ghaza à l'appel du Hamas et du Jihad, les forces islamistes qui dominent le territoire. Nombre d'entre eux sont de nouveau allés défier les soldats israéliens le long de la barrière de sécurité qui, avec la frontière égyptienne, enferme hermétiquement ce territoire. Dix-sept Palestiniens sont morts dans la bande de Ghaza, depuis la nouvelle flambée de violences, pour la très grande majorité tués par des tirs israéliens en protestant devant la barrière de sécurité. La jeunesse palestinienne est exaspérée par les vexations liées à des dizaines d'années d'occupation israélienne, par la colonisation, le blocus de la bande de Ghaza, l'absence de toute perspective personnelle et le discrédit des autorités et partis palestiniens. L'Esplanade des Mosquées a servi de cri de ralliement à la contestation. Lobby procolonial Parallèlement, les violences ont accentué la pression du lobby procolonisation sur le gouvernement israélien. Sans annoncer de nouvelles constructions, le gouvernement a légalisé rétroactivement près de 800 logements dans quatre colonies de Cisjordanie occupée. La communauté internationale considère comme illégale la colonisation, c'est-à-dire la construction d'habitations civiles sur les territoires occupés ou annexés depuis 1967. Elle est présentée comme un obstacle majeur à une résolution pacifique du conflit. La Nouvelle-Zélande vient de présenter au Conseil de sécurité un projet de résolution appelant Israéliens et Palestiniens à éviter les actes pouvant saper les efforts de paix. Le projet cite l'expansion des colonies côté israélien et les initiatives anti-israéliennes à la Cour pénale internationale (CPI) côté palestinien.