L'armée israélienne face à la jeunesse palestinienne Depuis le 1er octobre, date de la multiplication des incursions civiles et militaires israéliennes à l'esplanade des Mosquées en Cisjordanie occupée, les nervis de Netanyahu ont tué froidement 17 Palestiniens. Les Palestiniens ont enterré leurs martyrs dans tous les territoires hier, dans un climat de tension exacerbée au lendemain de la journée la plus meurtrière dans l'escalade des violences avec l'occupation israélienne. La semaine s'annonce d'autant plus explosive que la confrontation devenue permanente, du fait de la multiplication des provocations sionistes, risque d'entrer dans une phase incontrolable. Les violences se sont étendues ce vendredi, pour la première fois, à la bande de Ghaza, théâtre de trois guerres avec Israël en six ans. L'escalade va probablement se poursuivre au lendemain des funérailles des quatre jeunes Palestiniens dont un adolescent de quinze ans: deux à Hébron, poudrière de Cisjordanie, et un à Chouafat, camp de réfugiés explosif et irréductible de Jérusalem-Est. Quatre Palestiniens devaient être mis en terre dans la bande de Ghaza. Ahmad Qali, 22 ans, tué par des tirs israéliens lors d'une nouvelle bataille rangée dans le camp de Chouafat vendredi soir, est le deuxième Palestinien à succomber en moins de 48 heures. Depuis le 1er octobre, date de la multiplication des incursions civiles et militaires israéliennes à l'esplanade des Mosquées en Cisjordanie occupée, les nervis de Netanyahu ont tué froidement 17 Palestiniens dont six qualifiés d' «agresseurs présumés». Méthodiquement, des «attaques» à l'arme blanche sont décriées par l'armée israélienne pour justifier des meurtres prémédités dont sont victimes les Palestiniens qui tentent de résister à mains nues aux agressions sans cesse répétées. C'est ainsi qu'hier matin, une treizième «attaque à l'arme blanche contre des Israéliens» s'est produite, visant deux ultra-orthodoxes juifs qui ont été légèrement blessés à El Qods, tandis que son auteur, un Palestinien de 16 ans, a été aussitôt abattu, explique la police israélienne. Dans la nuit de samedi à dimanche, le bilan s'est encore aggravé du côté de la «frontière» qui verrouille hermétiquement la bande de Ghaza. En effet, depuis la guerre meurtrière de l'été 2014, ce sont sept jeunes Palestiniens qui ont été tués et 145 autres blessés par des tirs de soldats israéliens près de la barrière de sécurité, selon un nouveau bilan des services de secours locaux. Il spirale des hostilités au niveau de l'esplanade des Mosquées préside toujours aux «réactions» de Tel Aviv. Le tir de roquettes n'a pas été revendiqué, ni par le Hamas ni par un tout autre groupe combattant de la bande de Ghaza. Malgré le fait que la guerre de 2014 a durement éprouvé ses forces, le Hamas a haussé le ton durant les dernières 48 heures, allant jusqu'à appeler à une troisième intifadha, pour soutenir le mouvement de résistance en Cisjordanie, territoire palestinien occupé que sépare de Ghaza et d'El Qods le territoire israélien dont la présence depuis juin 1967 perdure au mépris des résolutions de l'ONU et de la légalité internationale. Cette menace grandit de semaine en semaine, Israël multipliant les provocations en interdisant l'accès d'El Aqsa aux moins de 50 ans et en encourageant les infiltrations des ultra sionistes qui déclenchent chaque vendredi des affrontements sanglants pour justifier et l'occupation et la politique d'une transformation de l'esplanade en un sanctuaire israélo-sioniste de fait. La résistance palestinienne a payé depuis la première intifadha en 1987 et surtout au cours de la deuxième en 2000 un lourd tribut) à la défense d'El Aqsa et à la préservation de son identité, des milliers de martyrs ayant affronté à mains nues la soldatesque israélienne. Actuellement, le mouvement de résistance s'effectue de manière spontannée. Mais des voix s'élèvent de plus en plus pour appeler à la nécessaire mise en place d'une direction collégiale, comme cela avait été le cas lors des deux intifadas précédentes. «Peu importe qu'on parle d'intifada ou de soulèvement populaire, l'important est que le peuple et tous les mouvements soient unis sur le terrain», a déclaré à cet égard Mahmoud al-Alloul, cadre dirigeant du Fatah, le parti dominant en Cisjordanie. A noter que le Parlement jordanien a accusé hier Israël de pratiquer un «terrorisme d'Etat» contre le peuple palestinien. «L'ennemi israélien qui sape le droit des Palestiniens dans leurs terres, leur peuple et leurs lieux sacrés, pratique un terrorisme d'Etat face aux yeux du monde entier», a affirmé le Parlement dans un communiqué publié par l'agence officielle Petra.