Le général Hassan, ancien patron du Service de lutte antiterroriste du DRS, a été transféré hier de la prison militaire de Blida à celle d'Oran, annonce son avocat Mokrane Aït Larbi. La veille, l'avocat avait fait état de la décision du vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, de dessaisir le tribunal militaire de Blida de cette affaire, pour la mettre sur le bureau de celui d'Oran, en vertu de l'article 30 du code militaire qui stipule : «Lorsqu'un inculpé a un grade supérieur ou égal à celui de capitaine ou qu'il est officier ayant la qualité d'officier de la police judiciaire militaire et a commis un délit ès qualités, le ministre de la Défense nationale désigne le tribunal militaire compétent qui, sauf impossibilité matérielle, ne peut être celui de la Région militaire à laquelle appartient l'inculpé ou l'un des inculpés.» Interrogé sur l'opportunité d'un tel transfert, Me Aït Larbi s'est refusé à tout commentaire, tout comme il n'a pas voulu confirmer ou infirmer le recours à des témoins à décharge lors des auditions, «par respect», dit-il, «du principe de la préservation du secret de l'instruction». A la question de savoir si l'affaire va revenir au point zéro, l'avocat a répondu : «C'est au juge d'instruction du tribunal militaire de juger si l'instruction de son collègue de Blida a été clôturée et, dans ce cas, il rend une ordonnance de renvoi devant le tribunal pour juger l'affaire, et s'il estime nécessaire de revenir sur des éléments qui appellent à des vérifications ou à un approfondissement. Ce qu'il y a lieu de conformer c'est que le prévenu a été transféré ce matin (hier matin, ndlr) à la prison militaire d'Oran.» Ainsi, après plus de deux mois de détention à la prison militaire de Blida, l'ex-patron du Service de coopération opérationnelle et du renseignement antiterroriste (Scorat), dépendant du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), va entamer ses premiers jours dans la geôle militaire d'Oran, en attendant l'épilogue de son affaire.