Un patriote a été tué et quatre autres ont été blessés dans l'explosion d'une bombe hier matin sur la RN5, à mi-chemin entre Thénia et Souk El Had, dans la wilaya de Boumerdès. L'attentat a été perpétré vers 8h contre un fourgon (Peugeot J5) transportant, à partir d'Ammale, un groupe de patriotes assurant la sécurité des installations de Sonelgaz à Thénia, à une dizaine de kilomètres du point de départ. D. Mohamed, 30 ans, est mort sur le coup et les quatre blessés ont été évacués à l'hôpital de Thénia. L'un d'entre eux a reçu les soins nécessaires dans cet établissement tandis que les trois autres, qui souffraient de blessures et de brûlures assez graves, ont été transférés à l'hôpital de Boumerdès. Le bilan aurait pu être très lourd car le véhicule qui transportait habituellement les onze patriotes qui étaient à bord s'est embrasé en très peu de temps. Les familles des victimes rencontrées à l'hôpital de Thénia, en plus de la tristesse qui se lisait sur leur visage, étaient très en colère. Trois d'entre elles viennent tout juste de faire l'objet d'une expulsion des logements qu'elles occupaient depuis dix ans. Ce sont des familles de patriotes, ayant fui leurs villages au début des années 1990 à cause du terrorisme et pris les armes, que la justice a décidé d'expulser d'un bâtiment qui devait accueillir des « cas sociaux ». Les premières constatations laissent supposer qu'une bombe artisanale avait été placée sous le véhicule sans que le conducteur, lui aussi patriote, ne s'en aperçoive. L'explosion s'est produite à une centaine de mètres d'un barrage de la Gendarmerie nationale. Ce qui laisse croire que les terroristes voulaient atteindre du même coup les gendarmes filtrant le passage à ce niveau de la RN5. L'engin explosif aurait été muni d'une minuterie car il semble que les terroristes ont bien surveillé les déplacements de ce groupe, toujours dans le même véhicule, et auraient pu compter le temps qui s'écoule entre son départ et son arrivée audit barrage, pensent certains témoins. Le fourgon aurait été retardé à cause de l'encombrement sur la route. D'autres pensent qu'il aurait été actionné à distance. Ne pouvant pas être très précis, les terroristes ont raté leur deuxième cible. H. Dahmani, Y. Omar