"Nous avons de sérieux doutes sur le fait qu'il s'agisse d'un acte spontané, cela ressemble beaucoup à une provocation planifiée", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse. Cependant, "nous ne ferons pas la guerre à la Turquie, nos relations avec le peuple turc n'ont pas changé", a affirmé M. Lavrov, peu après que le président turc Recep Tayyip Erdogan eut déclaré que son pays n'a "absolument aucune intention de provoquer une escalade après cette affaire". Le ministre russe des Affaires étrangères a également annoncé avoir discuté "environ une heure" avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu. Le ministre turc a "tenté de justifier les décisions de l'armée de l'air turque" en affirmant que l'avion russe "a volé au total 17 secondes dans l'espace aérien turc", selon M.Lavrov. Pour autant, "cette attaque est totalement inacceptable", a déclaré M.Lavrov, ajoutant que Moscou allait "sérieusement réévaluer" les relations entre les deux pays. Un chasseur-bombardier Su-24 russe a été abattu mardi par l'armée turque, qui affirme qu'il se trouvait dans l'espace aérien turc, tandis que Moscou assure à l'inverse qu'il a été abattu dans le ciel syrien. L'un des deux pilotes, qui ont pu s'éjecter avant le crash, a été tué par des rebelles syriens avant de toucher le sol, selon Moscou. Le second a pu être ramené à sa base au terme d'une opération menée par les forces syriennes et des troupes russes, d'après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Un soldat russe a été tué lors de cette opération de sauvetage, avait annoncé dès mardi soir l'état-major russe. Cet accrochage, le plus grave survenu depuis le début de l'intervention militaire russe en Syrie fin septembre, a provoqué une grave crise entre Ankara et Moscou.