Devant les atteintes répétées à la liberté d'expression en Tunisie, l'Union internationale des éditeurs (UIE) ainsi que l'Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d'Information (WAN-IFRA), ont demandé au ministre français des Affaires étrangères de faire pression sur ce pays. Les deux organisations invitent Bernard Kouchner à « suivre de près les violations de la liberté de la presse en Tunisie » et à « demander aux autorités tunisiennes de respecter leurs engagements internationaux en matière de liberté d'expression ». Lors d'une rencontre qui les a regroupés la semaine dernière avec le conseiller pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient dans le cabinet de Kouchner, une délégation représentant l'UIE et la WAN-IFRA a abordé la question de la répression systématique de la liberté d'expression en Tunisie ainsi que celle de la violation faite aux journalistes et aux défenseurs des droits de l'homme. La même délégation a demandé à la diplomatie française de « dépêcher un observateur de l'ambassade de France à Tunis aux procès des journalistes indépendants Taoufik Ben Brik et Zouhayr Makhlouf, respectivement le 30 janvier et le 3 février prochains ». Les deux journalistes sont, pour rappel, condamnés à des peines de prison et sont incarcérés depuis la fin de l'année dernière. Les deux organisations ont par ailleurs évoqué d'autres victimes de violation par le régime tunisien du respect de la liberté d'expression en citant les cas de Fahem Boukadous, Naziha Rejiba, Sihem Bensedrine, Slim Boukhdhir et Slim Bagaa. Dans une déclaration rendue publique, la délégation souligne avoir aussi « demandé à ce que la France et l'Union européenne somment publiquement les autorités tunisiennes de respecter leurs obligations en matière de droits de l'homme, y compris la liberté d'expression, dans le cadre de l'Accord d'association UE-Tunisie dans son article 2 ».