En dépit de l'amère élimination des Verts face à la formation égyptienne, les citoyens sont sortis défiler dans les rues à travers les différentes wilayas du pays. « Malgré la défaite, nous sommes sortis aujourd'hui exprimer notre soutien à l'équipe nationale et saluer les joueurs pour leur courage et leur honorable parcours durant cette 27e édition de la Coupe d'Afrique », nous ont déclaré des jeunes à Boumerdès. Les fans des Fennecs étaient tous unanimes à dire : « Nous avons joué non seulement contre le champion en titre, mais également contre l'arbitre béninois Codjia. Et c'est justement ce dernier qui nous a battus. C'est lui le vainqueur. » A Boudouaou, Corso, Bordj Ménaïel, Naciria et Dellys, comme dans les autres villes et villages de la wilaya, l'ambiance était la même. Chants, drapeaux et fanions aux couleurs nationales, klaxons, fumigènes… c'était le même décor partout. A Tizi Ouzou également, les fans étaient nombreux à investir les rues. Là aussi, l'on a pas tari de critiques acerbes à l'encontre de la prestation de l'arbitre. « Sans ce penalty joué en deux temps par le joueur égyptien et l'expulsion de Halliche, Belhadj et Chaouchi, les nôtres auraient fourni une meilleure prestation », a commenté, dépité, un fan des Verts. Les supporters, qui nous ont habitués à des réactions moins magnanimes après les défaites, estiment que ce n'est pas la fin du monde pour le football algérien qui sera présent en Afrique du Sud, lors du Mondial 2010. Les avis des uns et des autres sont amplement partagés sur le fait que les Fennecs sortent de la course avec les honneurs. « Malgré tout, nous avons encore confiance en cette formation qui continuera à faire parler d'elle lors des prochains rendez-vous sportifs. Ce statut de mondialiste, elle l'a bien confirmé, notamment à Khartoum où elle avait battu les Egyptiens dans une rencontre caractérisée par un arbitrage correct, pas comme celui de ce jeudi », dira un père de famille rencontré à l'issue de la partie au centre-ville de Tizi Ouzou. Mêmes réactions à Chlef, où des milliers de supporters, hommes, femmes et enfants, sont sortis dans la rue pour saluer le parcours des Verts. « Nous sommes les meilleurs et nous l'avons prouvé devant les Ivoiriens. Mais face à l'Egypte, le sinistre Koffi Codjia en a décidé autrement, allant jusqu'à expulser trois de nos meilleurs joueurs. Du jamais vu dans l'histoire de cette compétition », nous diront des supporters en colère. D'autres ont tenu à remercier les Verts pour tous les efforts qu'ils ont consentis durant cette CAN. « Nous sommes fiers de tout ce qu'ils ont fait et réalisé à l'occasion, et nous allons les accueillir en héros dès leur retour de l'Angola », confient les fans du onze national qui ont passé une grande partie de la nuit à sillonner les rues de la ville. Adrar la placide n'a pas été en reste. Au coup de sifflet de l'arbitre confirmant la victoire de l'Egypte, nos supporters étaient, certes, sous le choc des 4 buts à 0. Des citoyens ont même commencé à quitter les lieux où étaient installés les grands écrans, quelques minutes avant la fin de la partie, mais ceux qui ont suivi jusqu'au coup de sifflet final ont applaudi l'équipe nationale. Environ une heure après, c'est par petits groupes que les jeunes ont commencé à se rassembler autour de la stèle des martyrs au niveau de la place du 1er Novembre 54, où l'ambiance a pris le dessus sur la déception. Puis c'est avec la trompette, le tambour et le karkabou que ces fans ont préféré remercier l'EN pour sa formidable prestation durant la compétition. « On ne leur en veut pas pour cette défaite, l'arbitre a été du côté des Egyptiens, c'est lui qui les a démoralisés… One two three, viva l'Algérie », criaient des jeunes aux visages peints aux couleurs nationales. Une femme accompagnée de ses enfants, les larmes aux yeux, nous dira : « Je n'arrive pas à retenir mes larmes, mais je suis sortie de chez moi pour dire à nos joueurs que nous les aimons tous et que nous les soutenons toujours malgré la défaite ! » En un laps de temps court, toute la place grouillait de monde, les youyous fusaient de toutes parts. Puis les voitures ornées de drapeaux par dizaines ont envahi les rues d'Adrar avec leurs klaxons stridents. A. A., A. Y., Ahcène Tahraoui, Y. Omar