Réunir sous la même bannière les différents acteurs agissant dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie nous a paru à ce titre primordial. Nous avons réussi depuis 2009 à fédérer une trentaine de wilayas pour baliser le terrain et mener des actions plus percutantes conformément au programme établi par l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLD). Une lutte qui ne peut se faire sans des actions de sensibilisation et de prévention à l'endroit des couches les plus permissives à ce fléau», a déclaré le docteur Abdallah Benarab, président de la fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT), lors d'une rencontre de sensibilisation organisée hier au lycée Ibn Al Haythem à Didouche Mourad. Le président de la FNLDT a précisé que cette rencontre constitue le coup d'envoi des activités de sensibilisation de la fédération organisées chaque année, en direction des universitaires, des élèves et des stagiaires des centres de formation. Dans le même registre le Dr Benarab a souligné que le programme établi par l'ONLDT est surtout répressif, même s'il a été légèrement rectifié, alors que la prévention et la sensibilisation sont dans la plupart des cas mieux adaptées dans le traitement de la toxicomanie. «Pour ce qui est de l'injonction thérapeutique prononcée par le juge, celle-ci a montré ses limites», estime notre interlocuteur. «Il est difficile d'obliger un toxicomane à se soigner. Pour cela il faudrait d'abord qu'il y ait des cliniques spécialisées en nombre suffisant pour permettre aux patients de suivre des cures de désintoxication de trois semaines au minimum», dira-t-il. «Il est malheureux de constater qu'il n'en existe que deux seulement sur le territoire national; l'une à Blida et l'autre à Oran ; ce qui est très insuffisant dans la prise en charge des toxicomanes. Par conséquent, les centres intermédiaires de soins pour toxicomanes ne servent pas à grand-chose pour le moment, en l'absence de cliniques de cures qui permettent un véritable suivi psychologique des personnes accros, pas seulement à la drogue, mais aussi aux psychotropes, dont l'usage est beaucoup plus dangereux pour la société que la consommation de cannabis», a-t-il expliqué. Pour ce qui est des statistiques en matière de saisies de drogue opérées depuis le début de l'année par les services de sécurité, celles-ci révèlent une baisse significative, de l'ordre de 39,6 tonnes, en ce qui concerne le cannabis (89 tonnes saisis depuis le début de l'année en cours, contre environ 130 tonnes l'année passée). Une baisse qui est due selon le Dr Benarab, au renforcement du dispositif sécuritaire à nos frontières. Le conférencier précise néanmoins qu'en matière de drogues dures, les saisies ont connu une augmentation considérable au cours de cette année. Une quantité record de 85 kg de cocaïne et 2,5 kg d'héroïne ont été saisis, cette année contre un 1 kg de cocaïne et 339 grammes d'héroïne l'année dernière. Notons enfin que selon l'ONLDT, le taux de prévalence de la consommation est de 1,15%. La grande majorité des drogués vivent dans des cités dortoirs construites au cours des quinze dernières années. Les personnes âgées entre 20 et 39 ans sont les plus accros à ce poison.