Il a fait sonner le glas des œuvres actuelles comme Boussole de Mathias Enard (prix Goncourt 2015), 2084, la fin du monde de Boualem Sansal (prix du roman de l'académie française 2015), D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan (prix Renaudot et Goncourt des lycéens 2015) ou encore La Septième fonction du langage de Laurent Binet (prix Interaillé 2015). Une «re-naissance» après les attentats terroristes sanglants dépassant tout entendement humain perpétrés sur les terrasses de Paris le 13 novembre 2015 ayant fait 130 morts. Paris est une fête est aussitôt devenu un livre de chevet, non au chevet des innocentes victimes. L'adieu aux âmes. Tout a commencé quand on remarqua une «relique» ô combien éloquente déposée parmi un foisonnement de bougies, de bouquets de fleurs, de photos de victimes, de dessins, de petits mots, de poèmes et de drapeaux français. Un livre, un titre, une ode, un aphorisme, une hymne, une déclaration, une promesse à la ville lumière : «Paris est une fête.» Une mamy d'enfer Et puis, ça c'est emballé à l'issue de l'émouvant et poignant témoignage d'une grand-mère, une «Titi parisienne», Danielle, sur la chaîne BFM TV où elle a exhorté les gens à lire et relire Paris est une fête. «C'est très important de voir, plusieurs fois, le livre d'Hemingway, Paris est une fête, parce que nous sommes une civilisation très ancienne et nous porterons au plus haut nos valeurs, et nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans qui exercent leur religion librement et gentiment et nous nous battrons contre les 10 000 barbares qui tuent, soi-disant, au nom d'Allah.» Aussi, ce fut la ruée vers Paris est une fête. L'Heure triomphale de «France» (Francis Macomber). La vente dans les librairies de Paris est une fête est passée de 10 à 500 exemplaires par jour. Rupture de stock. Ce livre anachronique et posthume est devenu un best-seller. Car exprimant un symbole, un acte citoyen, civique et surtout de liberté et de tolérance. A la librairie Aux livres etc. au boulevard Saint-Martin, FNAC des Champs Elysées, La Bouquinerie Oxfam de la rue Daguerre ou encore à Créteil, Paris est une fête est introuvable. «Nous avions un ou deux exemplaires en stock. Mais depuis les attentats de Paris, il est très demandé. Tous les jours, un nombre impressionnant de personnes viennent me le demander. Je suppose qu'il est en impression et ne va pas tarder à être disponible», nous a indiqué le gérant de la librairie Aux livres etc. A la librairie Les Cahiers de Collette rue Rambuteau, dans le Marais, recherche Hemingway désespérément. «Il est très prisé. Je sais que les gens vont l'acheter mais ne vont pas le lire. C'est parti de quelqu'un qui l'a déposé sur les lieux des attentats. Il faut revenir la semaine prochaine», nous a promis Colette la «louve blanche» du Marais. Parisienne Walkways Ainsi, les éditions Gallimard Folio ont commandé une réimpression — qui est en cours — de 20 000 exemplaires de Paris est une fête. En compulsant ce livre, le lecteur tombera immanquablement sur ce passage… obligé à une ville ouverte sur le monde, sur l'espoir, l'esprit festif, le raffinement, la joie de vivre, l'amour et le glamour. Et sur Parisienne Walkways de Gary Moore. Paris, quoi ! «Si vous avez la chance d'avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le reste de votre vie, cela ne vous quitte pas, car Paris est une fête… Il n'y a jamais de fin à Paris et le souvenir qu'en gardent tous ceux qui y ont vécu diffère d'une personne à l'autre. Nous y sommes toujours revenus, et peu importait qui nous étions, chaque fois, ou comment il avait changé, ou avec quelles difficultés — ou quelles commodités — nous pouvions nous y rendre. Paris valait toujours la peine et vous receviez toujours quelque chose en retour de ce que vous lui donniez…» Un récit autobiographique d'un Américain à Paris, Ernest Hemingway lors de ses premières années d'écrivain, d'amours dans le «Paname» des années 1920. Paris, vaut bien une messe, non, une grand-messe ! La capitale du monde !