Selon les derniers sondages, le Parti populaire (PP) au pouvoir est en tête dans les sondages, mais aucun parti n'aura la majorité. La campagne des élections législatives de dimanche s´est achevée ce vendredi à Valence. Elles sont plus ouvertes que jamais et les résultats sont imprévisibles. La traduction politique, c'est la chute de confiance des deux grands partis traditionnels, le PP conservateur et le PSOE social-démocrate, au profit des nouveaux venus Ciudadanos, " Citoyens ", et Podemos" Nous pouvons", portés par l'indignation née des politiques d'austérité et des scandales de corruption à répétition depuis la monarchie jusqu'aux mairies de villages. Les deux grands partis traditionnels , notamment le Parti populaire "PP", droite, au pouvoir et le Parti socialiste ouvrier espagnol "PSOE", devront sans doute trouver une formation politique pour pouvoir gouverner.
Le Parti populaire, en tète des sondages sans majorité absolue. Les sondages donnent en tête le Parti populaire "PP", droite" du président du gouvernement Mariano Rajoy, avec entre 25 et 30 % des suffrages, sans qu'il obtienne toutefois la majorité absolue. Rajoy, 60 ans, a parcouru 12.000 km et a visité 19 provinces, et encaissé sans perdre son calme mercredi un coup de poing au visage de la part d'un jeune de 17 ans. Mariano Rajoy a évoqué une possible alliance avec d'autres formations politiques pour assurer la stabilité politique pendant les quatre années de la prochaine législature mais les principaux partis de l'opposition excluent de participer à une coalition avec le "PP". Les mesures d'austérité qu'il a prises durant la crise et des scandales de corruption qui touchent son parti ont joué un grand rôle dans son impopularité . Il compte beaucoup sur les plus de 65 ans qui représentent au moins 10,5 des électeurs . Durant la compagne électorale, Mariano Rajoy a promis la reprise économique et la baisse du chômage qui approche les 21% de la population active , et il compte créer 500 000 emplois par an s'il est élu.
Le Parti socialiste (PSOE), à haut risque Pedro Sanchez à 43 ans, socialiste et professeur d'économie à Madrid est un personnage politique connu depuis deux ans seulement, quand il a été élu lors de primaires au sein de son parti. Il est député et promet un revenu minimal vital aux familles sans ressources. Pris en étau entre Podemos et Ciudadanos, il risque de perdre la deuxième position en nombre de voix et se retrouver avec bien moins que leurs 110 sièges actuels. Le PSOE ne cesse de perdre des voix à chaque élection. S'il veut gouverner, Pedro Sanchez devra obtenir le soutien de Pablo Iglesias de Podemos ou d'Albert Rivera de Ciudadanos.
Ciudadanos, la montée des centristes Placé devant le parti socialiste "PSOE" dans certains sondages, Ciudadanos, « Citoyens »", le parti centriste, antinationaliste et anticorruption d'Albert Rivera promet des baisses d'impôts, la suppression du Sénat et une reforme du système judiciaire et compte aussi réaliser un changement en profondeur de l'Education et un contrat de travail unique, pour gommer les différences entre contrats définitifs et précaires. Albert Rivera, 36 ans, populaire chez les jeunes cadres a rejeté toute idée de coalition avec le Parti populaire. "Ce serait une déception pour les millions d'électeurs de Ciudadanos si nous entrions dans un gouvernement ou dans une coalition avec des partis qui représentent les mœurs politiques du passé", a déclaré dans une interview télévisée, pourtant, au niveau local, Ciudadanos soutient des gouvernements de gauche ou de droite dans cinq régions.
Podemos de Pablo Iglesias, Le grand gagnant ? Le parti émergent, Podemos, « Nous pouvons », le grand allié de Syriza au pouvoir en Grèce, pourrait prendre la place de premier parti de gauche, selon certains sondages . Inconnu jusqu‘à ce qu'il remporte 5 sièges aux élections européennes en mai 2014, Pablo Iglesias a eu une jeunesse militante, issue du mouvement des indignés du 11 Mai. Il pourrait être le grand gagnant lors de cet échéance électorale où il pourrait être deuxième en nombre de voix et prendre la place du PSOE comme grand parti de la gauche. Il fustige l'austérité imposée par l'Union européenne face à la crise, veut lutter contre la corruption, propose un plan d'urgence social et un droit à l'autodétermination pour les Catalans et les Basques. Podemos a remporté les mairies de Madrid et de Barcelone. Il a aussi promis d'introduire un revenu garanti de 600 euros pour tous ou encore d'augmenter de 10 points, de 45 à 55 %, l'impôt sur le revenu de ceux qui gagnent plus de 300 000 euros par an. Un gouvernement socialiste avec l'appui de Podemos est également possible mais le dirigeant du nouveau mouvement, Pablo Iglesias, exige d'importantes concessions pour envisager cette option. Pablo Iglesias avait annoncé en début d'année : "Cette année est celle du changement, et nous allons gagner les élections sur le PP ".