En Espagne, 34,5 millions d´électeurs sont appelés aux urnes, aujourd'hui, pour les élections législatives. Ce scrutin signera-t-il la fin du bipartisme sur lequel s'est construite la jeune démocratie espagnole après la mort de Franco, en 1975 ? Selon les derniers sondages, le Parti populaire (PP) au pouvoir est en tête dans les sondages, mais aucune formation n'aura la majorité. La campagne des élections législatives s´est achevée vendredi à Valence. Elles sont plus ouvertes que jamais et les résultats sont imprévisibles. La traduction politique, c'est la chute de confiance des deux grands partis traditionnels, le PP conservateur et le PSOE social-démocrate, au profit des nouveaux venus Ciudadanos, (Citoyens) et Podemos (Nous pouvons), portés par l'indignation née des politiques d'austérité et des scandales de corruption à répétition depuis la monarchie jusqu'aux mairies. Les sondages donnent en tête le Parti populaire, droite du président du gouvernement Mariano Rajoy avec 25 à 30% des suffrages, sans qu'il obtienne toutefois la majorité absolue. Rajoy, 60 ans, a parcouru 12 000 km et visité 19 provinces ; il a encaissé sans perdre son calme mercredi un coup de poing au visage de la part d'un jeune de 17 ans. Mariano Rajoy a évoqué une possible alliance avec d'autres formations politiques pour assurer la stabilité politique pendant les quatre années de la prochaine législature, mais les principaux partis de l'opposition excluent de participer à une coalition avec le PP. Les mesures d'austérité qu'il a prises durant la crise et les scandales de corruption qui touchent son parti ont joué un grand rôle dans son impopularité. Le Parti socialiste (PSOE) à haut risque d'Albert Rivera, 36 ans, populaire chez les jeunes cadres, a rejeté toute idée de coalition avec le Parti populaire. «Ce serait une déception pour les millions d'électeurs de Ciudadanos si nous entrions dans un gouvernement ou dans une coalition avec des partis qui représentent les mœurs politiques du passé», a-t-il déclaré dans une interview télévisée. Le parti émergent, Podemos, le grand allié de Syriza au pouvoir en Grèce, pourrait prendre la place de premier parti de gauche, selon certains sondages. Inconnu jusqu'à ce qu'il remporte 5 sièges aux élections européennes en mai 2014, Pablo Iglesias a eu une jeunesse militante, issue du mouvement des Indignés du 11 Mai.