Dans le but de contribuer à l'effort global de lutte contre le changement climatique, l'Algérie a adopté d'une manière volontaire une série de mesures visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre. Ainsi, des stratégies et des plans d'action ont été développés dans les différents départements ministériels. En mai 2015, le Conseil des ministres a adopté un nouveau programme national de développement des énergies renouvelables qui permettra à l'Algérie d'intégrer une capacité d'origine renouvelable de 22 000 mégawatts dans son mix énergétique à l'horizon 2030. Ce nouveau programme qui est une actualisation de celui de 2011, qui visait à produire 12 000 mégawatts à l'horizon 2030, démontre la volonté de l'Algérie à investir dans les énergies propres. La réalisation de cet ambitieux programme est déjà entrée dans sa phase opérationnelle, notamment avec la mise en service des centrales photovoltaïques de 1,1 mégawatts à Ghardaïa, d'une centrale éolienne de 10 mégawatts à Adrar, en plus de la centrale hybride gaz solaire de Hassi R'mel d'une capacité de 150 mégawatts dont 25 mégawatts en solaire déjà opérationnelle depuis juin 2011. Une vingtaine de centrales solaires d'une puissance globale de près de 350 mégawatts, dont une grande partie est déjà fonctionnelle, seront mises en service début 2016. D'autres centrales photovoltaïques, éoliennes et solaires à concentration seront installées progressivement d'ici 2030 pour atteindre les objectifs fixés dans le programme. Par ailleurs, ce programme vise à hybrider et, à terme, à substituer les centrales électriques opérant avec le diesel avec l'énergie solaire. Il convient de citer comme mesure d'atténuation du changement climatique le projet-pilote de captage et de stockage du carbone que l'Algérie a mis en place dans le Sud qui est parmi les premiers au monde pour la séquestration du dioxyde de carbone. Pour l'utilisation non électrique des énergies renouvelables, des subventions à hauteur de 45% pour les ménages et de 35% pour les entreprises sont octroyées pour l'installation des chauffe-eau solaires. Par ailleurs, force est de constater que la génération de l'électricité en Algérie provient en quasi-totalité à partir des centrales fonctionnant avec le gaz naturel, ce qui réduit substantiellement l'émission des gaz à effet de serre. D'autres départements ministériels, à l'instar du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont lancé des actions en faveur de la promotion des énergies renouvelables dans les régions désertiques et dans les Hauts-Plateaux pour l'éclairage solaire et pour le pompage d'eau potable et d'irrigation à l'aide de l'énergie solaire. Ces actions visent non seulement à améliorer les conditions de vie des populations rurales et à promouvoir l'agriculture durable dans les milieux sahariens et dans les Hauts-Plateaux, mais également à préserver l'environnement par la substitution du diesel par l'énergie solaire. Afin de réduire la consommation de gasoil dans le secteur des transports, l'Algérie a engagé plusieurs actions permettant la promotion de l'utilisation des carburants propres, notamment le GPL et le GNC avec une subvention de l'Etat à hauteur de 50% du coût du kit GPL/c installé. Le nouveau programme national de développement de l'efficacité énergétique adopté en mai 2015 par le Conseil du gouvernement vise à réduire la consommation d'énergie de 9% à l'horizon 2030. Des mesures de rationalisation de l'utilisation d'énergie concernent les secteurs du bâtiment, du transport, des travaux publics et de l'industrie. Dans le secteur du transport, des actions ont été menées en direction du développement du transport urbain par une intensification du transport de masse (tramways, métro), la réhabilitation du transport par câble, la création de sociétés publiques de transport urbain dans chaque wilaya, et l'utilisation de carburant de substitution (GPL/c et GNC). Pour faire face au stress hydrique accentué par les changements climatiques, des stratégies d'adaptation contre la sécheresse, notamment la rationalisation de l'utilisation de l'eau, le renouvellement des conduites d'eau pour éviter les fuites, la multiplication des barrages d'eau, le dessalement de l'eau de mer et l'épuration des eaux usées, ont été mises en oeuvre par le secteur de l'hydraulique. Dans le volet de la gestion des déchets, les décharges sauvages où l'incinération des déchets s'effectuait à ciel ouvert et qui dégageaient d'importantes quantités de gaz à effet de serre ont été fermées et remplacées par des Centres d'enfouissement technique (CET). D'autres opérations visant une meilleure gestion des déchets concernent la mise en place de centres de tri et de valorisation des déchets et des unités de recyclage des déchets, la mise en place d'une unité pilote de récupération du biogaz (méthane) pour éviter son émission vers l'atmosphère. Enfin, l'Algérie a mis en place un plan national climat qui est un plan intersectoriel de lutte contre le changement climatique.