Chaque jour qui passe donne de plus en plus raison aux forces démocratiques, aux services de sécurité et à la majorité des Algériens qui ont combattu avec détermination et sans concession le terrorisme islamiste. En effet, à l'ouverture de la « conférence internationale sur le terrorisme, la démocratie et la sécurité », organisée à Madrid à l'occasion du premier anniversaire des attentats du 11 mars, le prince héritier Félipe a affirmé que « la démocratie et le terrorisme sont inconciliables ». Nul n'est mieux placé que les Algériens pour comprendre cette réalité. Avant même de passer à la violence aveugle, l'intégrisme, avec à sa tête le FIS, avait déclaré la guerre à la démocratie parce que, selon lui, c'est une invention des juifs et des chrétiens. A partir de là, il décrète la guerre contre tous ceux qui n'épousent pas ses thèses. Les enfants, les femmes et même les cimetières n'échapperont pas à sa politique de la terreur. Ce n'était qu'une étape, disaient nos islamistes, dans la guerre sainte qui se développera dans le monde entier. L'Algérie était mise à feu et à sang. Elle avait beau appeler le monde à l'aide. Elle prêchait dans le désert. Pire, on lui recommandait de laisser accéder au pouvoir les futurs criminels, c'est-à-dire offrir l'Etat au FIS après sa victoire aux élections législatives de décembre 1991. « C'est ça la démocratie », martèle l'Occident devant les officiels algériens. Les Occidentaux prenaient à la légère nos mises en garde. Ils n'ont pas pris la mesure du danger que représente l'islamisme, allant même jusqu'à le protéger et l'encourager. Mais les islamistes vont tenir leur promesse. Ils porteront le djihad en Europe et en Occident. Le réveil est brutal. Il le sera davantage avec les attentats du 11 septembre à New York et Washington. Paradoxalement, c'est la période que choisit l'Algérie officielle pour parler de Rahma, de concorde civile, de concorde nationale, et aujourd'hui d'amnistie générale, alors que le terrorisme islamiste était à l'agonie à partir de 1997. Le président de la République va dérouter plus d'un en tendant la main aux terroristes à l'intérieur mais en tenant un discours des plus virulents à leur égard lorsqu'il est à l'extérieur. D'ailleurs, il sera dans la capitale espagnole le 11 mars, ce qui est en soi une bonne chose. Mais sa politique a donné du poil de la bête à nos Khmers verts au point qu'ils revendiquent un statut spécial alors que leur place est en prison.