Je n'ai pas choisi le site, la carrière existait avant mon arrivée. » Zidane Mouloud, patron de la Sarl Gravem qui exploite la carrière de Melbou, se défend d'être dans l'illégalité en se prévalant, entre autres documents, d'un titre minier bel et bien signé par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avec l'avis favorable du wali actuel, Rachid Fatmi. Le document, qui ne fait pas référence à l'enquête comodo incomodo, accorde une autorisation d'exploitation minière pour une durée de 10 ans renouvelable sur une superficie de 22 ha, soit le double de la durée et le septuple de la superficie initialement arrêtées sur l'autorisation délivrée fin juillet 1999 par le wali, Bachir Rahou. C'est muni de ce titre que l'exploitant a pris le 1er mars la route de Bouhiane. « L'autorisation a été précédée d'une enquête effectuée sur le terrain à la faveur des déplacements de plusieurs responsables dont un haut cadre du ministère de tutelle », affirme-t-il en soutenant au sujet des explosifs que les tirs sont effectués une fois tous les 15 jours et en présence des techniciens de l'armée et de la Gendarmerie nationale. « Je suis le premier concerné par un éventuel danger puisque j'ai sur les lieux des ouvriers et des constructions abritant un atelier, une administration et un dortoir à protéger », se défend-il. S'agissant de la superficie dont les bornes limitant les 3 ha auraient sauté selon les protestataires, M. Zidane dit s'être conformé au cahier des charges et aux conclusions d'un bureau d'études qui aurait limité la surface progressivement au nombre d'années d'exploitation (5, 8 et 22 ha). Pour la conduite d'eau qui a éclaté, il dit être disposé à la réparer. « Je n'ai fait de mal à personne. Je suis venu apporter un plus à la région et non pour détruire », ajoute-t-il en notant que sa carrière a permis la création d'une cinquantaine de postes d'emploi. Que pense-t-il d'une éventuelle offre pour un déplacement vers un nouveau site ? L'offre est discutable à une condition : « Qu'on me dédommage d'abord. » L'exploitant qui se plaint du manque à gagner induit par la fermeture de sa carrière réclame, via la justice, à la commune 200 millions de dinars.