Le projet portant exploitation d'une carrière d'agrégats au lieudit Zoubaï, sur les hauteurs de la commune de Boukhelifa, ne cesse d'alimenter la polémique dans toute la localité. En effet, alors que le promoteur insiste sur la concrétisation de son projet, les citoyens de la localité, sous l'égide de leurs associations, s'y opposent frontalement en soulignant les effets nocifs qu'aurait cette carrière tant sur leur santé que sur l'environnement. « La mobilisation massive des associations représentant les différents villages de la commune a sensibilisé l'opinion publique tout en mettant en avant la santé de la population ainsi que la préservation de l'environnement. C'est pour dire que nous rejetons catégoriquement l'implantation de ce projet menaçant », proteste Allal Chabouni, président de l'association du village Zoubaï. D'autres voix, peu nombreuses, voient en ce projet une occasion pouvant enrôler certains jeunes chômeurs. C'est l'avis que partage d'ailleurs un élu de l'APC. « Je suis en faveur de l'implantation de la carrière car elle ne fait courir aucun risque du fait que les habitations éparses sont éloignées », nous dit-il. Par ailleurs, le P/APC de Boukhelifa, Zerouklane Abdellah, affirme avoir mis en demeure, en septembre dernier, le promoteur en l'obligeant à mettre à l'arrêt les travaux de réalisation de la piste devant mener au site de la carrière. « La contestation des habitants nous conduit à mettre à l'arrêt ce projet eu égard aux débordements qui peuvent en découler. Je ne peux l'autoriser en aucun cas tant que la population le rejette », déclare le P/APC qui s'est dit catégoriquement opposé à la carrière en question. Le promoteur, Zidane Mouloud, que nous avons rencontré sur le site, affirme qu'il est détenteur d'un titre minier délivré par l'autorité compétente, le ministère de l'Energie et des Mines, en l'occurrence. Et d'expliquer que l'autorisation d'exploitation n'est délivrée qu'à l'issue d'une série d'études de faisabilité et d'impact effectuées par des commissions composées par les services de l'Etat. Concernant l'impact de ce projet sur l'environnement et les riverains, notre interlocuteur estime que les effets possibles ne peuvent pas s'étendre loin du site de la carrière en s'appuyant sur les résultats de l'étude d'impact établie et en expliquant que le gisement se situe dans un ravin tout éloigné des habitations. « La plus proche maison est la mienne, perchée sur le mont », dit-il pour tenter de convaincre ses opposants en rassurant par ailleurs que « la réalisation de la piste qui mène au gisement n'est faite qu'après consentement des propriétaires terriens ». M. Zidane se dit prêt à toute négociation avec les habitants de la commune, notamment ceux de Zoubaï, pour trouver un terrain d'entente. Enfin, il rappelle qu'il a été repoussé, en 2003, par les citoyens de Melbou où il avait déjà exploité une carrière qui est à ce jour à l'arrêt.