Pourtant, de telles procédures de privatisation sont considérées par les experts comme les plus appropriées aux cas d'entreprises économiques financièrement bien portantes. Depuis la mise en place du marché boursier d'Alger, il y a déjà plus de quinze ans, de nombreux listings d'entités économiques publiques ont été arrêtés et approuvés par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en vue de procéder à l'ouverture de leur capital social en Bourse. Tous sont restés lettre morte, souvent pour d'obscures raisons de procédures d'évaluation d'actifs et de patrimoines. Après plus d'une quinzaine d'années, seules deux entreprises économiques publiques, à savoir le groupe pharmaceutique Saidal et l'entreprise de gestion hôtelière El Aurassi, ont fait l'expérience d'ouvrir leur capital en Bourse via des Offres publiques de vente d'actions (OPV). Et alors que des sociétés privées, à l'instar d'Alliance Assurances, NCA-Rouiba et, tout récemment encore, le groupe pharmaceutique Biopharm, recourent désormais à la Bourse pour ouvrir leur capital social en toute transparence, aucune des nombreuses entités publiques sélectionnées ces dernières années par le CPE à cet effet n'a vu aboutir le processus de sa privatisation partielle. En novembre 2013, faut-il d'ailleurs rappeler, une nouvelle liste d'entreprises publiques à privatiser partiellement en Bourse, avait à nouveau été annoncée par le CPE, mais qui demeure encore sans suite. Il était ainsi question de procéder à des ouvertures de capital de huit sociétés étatiques, financièrement très solvables, à savoir le Crédit populaire d'Algérie (CPA), la Compagnie algérienne d'assurance et réassurance (CAAR), l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis ainsi que Cosider Carrières, l'entreprise Hydro-Aménagement et trois cimenteries publiques. Deux années plus tard, les opérations d'évaluation financière de ces entreprises publiques privatisables en Bourse restent encore opaques, notamment pour les cas du CPA et de la CAAR, dont la nature de l'actionnariat est soumise à certaines exigences réglementaires propres au secteur de la finance. Quoi qu'il en soit, le manque apparent de volonté politique à privilégier les options de privatisations partielles et d'ouvertures de capital à l'actionnariat populaire en bourse, dénotent surtout de toute l'opacité qui entoure depuis toujours la gestion des actifs et des capitaux marchands de l'Etat. D'où la défiance et les résistances que suscitent à chaque fois les stratégies de privatisations suggérées par les pouvoirs publics, y compris celle proposée à travers la loi des finances de 2016. L'absence de procédures claires et transparentes quant à la valeur des actifs à céder et à la qualité de leurs acquéreurs potentiels fait toujours redouter des velléités de gabegie et de bradage du patrimoine de la collectivité nationale.