Le monde des échoppes est synonyme de boutiques, et la plupart de celles-ci sont consacrées, signe des temps, à la bouffetance qui semble faire recette. L'éventail de négoce se résume depuis quelques années à une activité qui brasse large. Les rues commerçantes de la capitale, les bourgs et bourgades alentour se mettent au carillon du temps, se disputant même des pans de trottoir au négoce de l'informel. Nombre de librairies, boutiques d'artisanat et autres magasins de fripe ont préféré troquer leur raison sociale en une autre susceptible de rapporter gros et avec moins d'efforts. Le filon est tout trouvé. L'heure est à la reconversion du commerce en celui de la mangeaille dont le caractère expéditif et fort rémunérateur n'exige pas trop de moyens. Le service automatisé et rapide des établissements fast-food et autres cagibis de fortune entre, désormais, dans nos mœurs quotidiennes au point où l'offre dépasse la demande. La boustifaille fait recette à chaque coin de rue et la concurrence pour ce type de commerce est loin, sommes-nous tenus de constater, de s'inscrire dans le registre de la loyauté. Les pizzerias, rôtisseries et autres débits de chawarma qui foisonnent semblent trimer à longueur de journée et de nuit, notamment dans les quartiers populeux où l'agitation est fébrile. Les prestataires de service chronomètrent leurs mouvements au rythme du brouhaha qui envahit le lieu. Le service se veut garanti, la qualité peu rassurante pour des mets peu ragoûtants. Le label du magasin demeure tributaire du grouillement de la foule entassée dans le réduit, et la lumière tous rais dehors devient le moyen aguichant par excellence. L'essentiel pour le client est de casser la graine, au risque de choper ce qu'on appelle les toxi-infections de la restauration collective. L'institution délivrant le registre du commerce compose avec cette fièvre de la panse qui fait florès. Comme quoi, abondance de biens ne nuit pas.