La chambre pénale relevant du tribunal de justice de Tiaret a innocenté, cette semaine, le directeur et deux employés de l'unité lait Sidi Khaled, filiale du groupe Giplait, accusés d'avoir commercialisé de la poudre avariée. Pour rappel, le 4 août dernier, des éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale de Dahmouni ont intercepté « un camion transportant 19 tonnes de poudre de lait avariée », faisait savoir un communiqué officiel du groupement. Cette source avait rappelé que « cette poudre, périmée depuis le 21 mai 2009 », a valu l'ouverture d'une enquête et la présentation devant le juge du directeur de l'unité lait Sidi Khaled, Ahmed Meghazi, et le chauffeur du camion qui destinaient la marchandise aux hangars de l'ONIL à Alger. Le juge d'instruction, ayant pris connaissance du dossier, a libéré les deux prévenus. Ahmed Meghazi, pour éclairer l'opinion publique locale sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui a secoué inutilement les ménages, a fait savoir qu'« une partie des 54 tonnes de lait livrées à l'unité présentait réellement un goût de rance et son emploi l'accentue au chauffage ». Par précaution, ajoute-t-il, « nous avons saisi par correspondance officielle l'ONIL le 25 janvier 2009 après avoir constaté que nous faisions partie d'un groupe de 5 laiteries à l'échelle nationale à avoir bénéficié de cette poudre livrée par IT-Ingrédient, un organisme français ». Avec au total 139 tonnes distribuées aux 5 unités, ce fournisseur de l'ONIL a dépêché, à Alger puis à Tiaret (PV faisant foi), un de ses cadres pour s'enquérir sur place de cette situation. Convaincu, l'émissaire d'IT-Ingrédient, après avoir constaté l'isolement des 38 tonnes de poudre, a décidé de leur transfert et même garanti aux responsables de l'ONIL un remboursement. La gendarmerie, qui avait procédé à l'interception de la marchandise, bien qu'aucun texte ne précise les procédures d'acheminement, « a cru bon de la saisir et de nous présenter devant la justice ». Le lait n'étant pas destiné à la consommation, le juge a relaxé les prévenus, mais l'affaire a fait tellement de bruit.