Alors que le monde entier célèbre, aujourd'hui 4 février, la Journée mondiale de lutte contre le cancer, les malades algériens attendent toujours que des places soient libérées pour pouvoir se faire traiter. Les rendez-vous pour des cures de chimiothérapie sont fixés avec des délais qui s'étalent sur des mois, voire des années. Pour la radiothérapie, le problème est encore plus complexe. Dans toute la capitale, seul un centre de lutte contre le cancer prend en charge les malades cancéreux de tout le territoire national. Il s'agit du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC). Ce dernier se trouve aujourd'hui dépassé par le nombre de malades qu'il reçoit des quatre coins du pays. L'unique centre de radiothérapie au niveau de cet établissement d'Alger ne fixe plus de rendez-vous. Les malades sont sur des listes d'attente depuis déjà une année. Comment peut-on aujourd'hui lutter contre le cancer lorsque les soins se font de plus en plus rares ? Seul l'hôpital de Blida accueille les patients nécessitant une radiothérapie. 300 personnes sont inscrites sur la liste d'attente. Les machines tournent H24 au niveau de ce centre et le personnel travaille d'arrache-pied du matin au soir. On peut dire donc à l'occasion de cette journée mondiale que nos malades ont tout le temps de voir leur cancer récidiver et attendre que leur état de santé s'aggrave. Pourtant, les spécialistes et cancérologues ne cessent de répéter que si des soins ne sont pas prodigués au moment qu'il faut, les malades courent un risque de connaître des complications. Un avertissement qui ne semble pas pousser nos responsables de la santé à réfléchir sérieusement à un plan cancer, à l'instar des autres nations, et à organiser le système de soins pour cette catégorie de personnes, particulièrement jeune, dont le nombre de malades augmente d'année en année. Le cancer est la première cause de mortalité dans le monde, avec chaque année plus de 12 millions de nouveaux cas et 7,6 millions de décès, signale à cette occasion l'Union internationale contre le cancer (UICC). Les pays pauvres, précise l'UICC, sont particulièrement atteints, puisqu'ils comptent plus de la moitié des nouveaux cas et plus de 60% des décès de cancer, avec un accès aux soins et à la prévention très limité. Le taux de survie pour un cancer du sein est de 12% en Gambie contre 80% en Corée du Sud. La Journée mondiale contre le cancer encourage, cette année, les enfants à manger sainement et être physiquement actifs. Un message qui veut sensibiliser parents et enfants au danger du surpoids et de l'obésité. Deux facteurs de risques pouvant mener au cancer dès l'âge adulte. Une menace de santé publique, estime l'OMS qui prévoit que le cancer aura fait 84 millions de morts entre 2005 et 2015 si aucune mesure n'est prise.