Dix élus, dont l'ex-président de l'Apc, Amara Bouzid, qui vient de décéder, accusent sans ambages le maire, Smaïl Mira, d'irrégularités et de gestion despotique. «Il sévit démesurément», accuse Tarik Assam, élu sur la même liste du maire, lors d'une conférence de presse tenue samedi dernier avec ses camarades au CDDH. «Il ne nous a même pas informés de la visite du wali», déplore-t-il. La majorité des dix élus issus de la liste indépendante du P/APC au scrutin de 2013 s'est rétrécie comme une peau de chagrin. Le maire se retrouve aujourd'hui entouré que de trois de ses fidèles et de cinq autres élus. La crise a couvé depuis l'été dernier mais, assure Assam Tarik, porte-parole des opposants, «le blocage est effectif depuis l'assemblée ordinaire du 27 décembre 2015». Lors de cette assemblée, les élus ont vainement demandé l'inscription à l'ordre du jour de «l'information sur le projet du lotissement Tiouririne 2» et le «fonctionnement de l'assemblée». «Il n'a jamais accepté de discuter du sujet de Tiouririne 2», assure le porte-parole de l'opposition. L'AG, où a régné une certaine tension, a concerné le BP 2016 et les dix élus accusent, dans un compte-rendu au wali, le maire d'avoir fait «abstraction» du PV de la commission finance et rapportent que «les pv d'adjudication ne sont jamais présentés lors des assemblées». «Devant l'intransigeance d'un président d'APC autoritaire conforté par un sentiment d'impunité, nous, les élus, sommes victimes de persécution, d'exclusion et de rétention de tout document (…). Même une procuration ou une copie de délibération» sont refusées aux élus. La crise a été ponctuée par la «dépermanisation» de deux vice-présidents. Les élus majoritaires, indépendants et du FFS, disent avoir espéré une sortie de crise avec la commission d'enquête dépêchée par la wilaya «devant laquelle on a failli en venir aux mains». «Nous ignorons à ce jour les conclusions de cette commission», regrette l'élu Assam. «Le blocage est réel et il est imputable à la seule personne du président de l'Apc. C'est faux de mettre cela sur le compte de la bipolarité FFS/Mira», charge encore l'élu. L'assemblée extraordinaire, qui s'est tenue dans un climat de tension le 14 janvier dernier, a confirmé l'impasse. Dans un rapport adressé au ministre de l'Intérieur, les opposants énoncent des actes de gestion illustrant les griefs qu'ils retiennent à l'encontre du président de l'Apc, accusé de «gestion douteuse et clientéliste». Estimant impossible toute cohabitation, ils revendiquent sa suspension en vertu de l'article 43 du code communal pour cause de «condamnations et poursuites judiciaires». «Cet article a été appliqué sur un des élus sur demande du président de l'Apc, qu'on l'applique sur tout le monde» réclament-ils. «A défaut, qu'on applique l'article 46 qui autorise en pareil cas de dissoudre l'Apc», suggère la dizaine d'élus que le silence de l'administration intrigue et inquiète.