, ou plutôt les deux poids, deux mesures des décideurs. Le cas de la polyclinique de Tala Ifacen (chef-lieu de commune situé 60 km au nord-ouest de Sétif) en est l'exemple parfait. Inscrite en 2012, la structure devant répondre aux besoins sanitaires de la population et rapprocher les soins de base du citoyen, plus particulièrement celui des zones enclavées, la réalisation de la polyclinique est bloquée pour un problème de réévaluation. Le dossier est donc «ballotté» d'un bureau à un autre, au grand désappointement des citoyens de la localité pointant du doigt l'aléatoire couverture sanitaire assurée par quatre salles de soins. «La réalisation et l'équipement d'une polyclinique à Tala Ifacen pour une autorisation de programme de 116 millions de dinars a été notifiée en 2012. A cause d'un problème de réévaluation de 40 millions de dinars, l'opération n'est toujours pas lancée. Ce retard pénalise les malades et les parturientes d'une commune de 25 000 habitants. Evacuées vers les hôpitaux de Bougaâ ou Sétif, les parturientes de la région sont obligées, le plus souvent, d'accoucher en cours de route, non sans risques», souligne Lyazid Bouandas, le P/APC de Tala-Ifacen. Afin de connaître le son de cloche de l'administration concernée, on a pris attache avec le directeur de la population et de la santé de Sétif, Abdelkader Baghdous, qui nous a dit : «Ce dossier est complètement ficelé. Pour entamer les travaux, on n'attend que la réévaluation de l'opération par le ministère des Finances.» N'étant pourtant pas une affaire d'Etat, l'opération fait depuis plus de deux années l'objet de bon nombre de correspondances entre la wilaya de Sétif et la direction générale du budget du ministère des Finances (El Watan détient une copie du dossier), en vain. Pour débloquer la situation, la wilaya a, à travers la correspondance transmise en mai 2015 à la direction générale du budget, annulé certaines opérations. La énième démarche qui vient d'être appuyée par l'intervention du député Salah Dekhili, ayant dernièrement interpellé le ministre de la Santé et de la Population, Abdelmalek Boudiaf, fait le moins que l'on puisse dire du surplace, au grand désarroi des gens de la lointaine Tala Ifacen, assommée par une bureaucratie à la peau dure.