Le directeur du Centre du patrimoine mondial (CPM), institution qui se trouve à Paris (France), l'Italien Francesco Bandarin, s'est rendu au chef-lieu de la wilaya de Tipasa mercredi dernier, pour s'enquérir de la situation réelle du site archéologique de Tipasa, Ce site a été classé en 1982 par l'Unesco sur la liste du patrimoine archéologique mondial. M. Bandarin a pu vérifier de visu, selon ses propos, les écrits sur le site archéologique de Tipasa avec la réalité du terrain. « Il n'y a pas de différence entre le site des années 80 et celui d'aujourd'hui », a-t-il affirmé. Au sujet des travaux d'aménagement effectués sur le port de Tipasa, il a déclaré : « Je trouve qu'il y a un déficit d'esthétique, il y avait possibilité de faire mieux. » « Les autorités algériennes m'ont dit que cet aménagement protège le port des grande vagues, a-t-il enchaîné, mais le site est toujours beau au même titre que ceux des pays méditerranéens et ceux d'Italie. » A l'issue de son détour par le site archéologique, il se confie à ses proches : « J'estime que les rédacteurs de ces écrits ont trop exagéré sur l'état de dégradation de ce magnifique site et de son port. » Mounir Bouchenaki, accompagnateur de luxe du directeur du CPM, est une personnalité de renommée mondiale pourvue d'un immense savoir. Sa disponibilité et sa présence sur le site archéologique de Tipasa ont marqué « l'évasion instructive ». Il avait géré la circonscription archéologique de Tipasa (CAT). Retraité de l'Unesco depuis peu de temps, il occupe aujourd'hui le poste de directeur général du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Iccrom), dont le siège se trouve à Milan (Italie). Il n'arrive toujours pas à dissimuler son amour fou pour le site archéologique de Tipasa. « Je peux visiter ce site les yeux fermés », indique-t-il. Guide de circonstance exceptionnelle de Francesco Mandarin, l'ex-D.G adjoint de l'Unesco s'est spontanément transformé en accompagnateur de luxe pour le premier responsable du CPM. L'Algérien Mounir Bouchenaki demeure toujours subjugué par les paysages et les senteurs de « son » site. Infatigable lors de sa promenade le long des « entrailles » du parc national archéologique de Tipasa, il est arrivé à faire « voyager » Francesco Bandarin et les rares membres de la délégation jusqu'à l'ère romaine, en étayant le vécu de chaque coin et chaque pierre depuis les temps très lointains, avec des arguments appuyés par des recoupements obtenus à partir de ses recherches scientifiques, littéraires et historiques. Les séquelles du tremblement de terre qui avaient secoué Tipasa aux environs de l'an 372 demeurent visibles au parc archéologique de Tipasa. A l'horizon, à l'est du site archéologique de Tipasa, le monument en forme ionique qui date vraisemblablement du 1er siècle avant J.C, appelé par ignorance « tombeau de la chrétienne », rattaché au site de Tipasa, n'a pas échappé à la « conférence » à ciel ouvert du chercheur et universitaire algérien, Mounir Bouchenaki. Les chrétiens sont arrivés à Tipasa vers la fin du 3e siècle, selon l'orateur. Le directeur du CPM, est reparti « ivre » de bonheur, très marqué et inspiré par les couleurs naturelles de la végétation, la mer et des monuments qui occupent le magnifique site de Tipasa. Celui-ci s'est réapproprié son statut international depuis la mobilisation de la wilaya de Tipasa à partir de 2006, alors qu'autrefois, il figurait sur la liste du patrimoine en péril. Francesco Bandarin a fait remarquer que sur les 31 sites du patrimoine mondial classés sur la liste des sites en péril, 7 se trouvent dans les pays arabes. L'Algérie n'est pas concernée pour le moment.