En effet, pour la deuxième fois consécutive, une demande des étudiants pour la tenue d'une réunion dans la maison des jeunes de Chemini afin de débattre de l'augmentation des tarifs du transport, a été rejetée par le chef de daïra. «Nous avons décidé d'agir en toute légalité dans notre démarche. Pour ce faire, nous avons formulé une demande écrite au directeur de la structure qui nous a donné son accord, mais qui a exigé une autorisation du chef de daïra. Ce dernier a fait montre d'un quant-à-soi en nous faisant savoir qu'il devait avoir le sésame d'une instance wilayale sans pour autant préciser laquelle. Au bout de six jours de poireautage, nous avons été surpris par un refus d'exploiter la salle», fulmine Sofiane Madjin, membre du collectif. Et de s'indigner : «Aucun motif n'est mentionné sur le refus, nous sommes pris pour une engeance !» Des voix se sont élevées pour qualifier un tel acte d'atteinte à la liberté de réunion. «Il s'agit d'une pratique médiévale qui n'a aucune raison d'être à l'ère où nous vivons, d'autant plus qu'il s'agit d'un bien public mis à la disposition de tous les citoyens», commente un habitant de Chemini. Suite à une deuxième demande rejetée sur place, le collectif a fait signer une pétition à laquelle un rapport a été joint, pour être transmis au wali. Les citoyens, consternés, n'écartent pas la piste de la fermeture du siège de la daïra. Pour rappel, la maison de jeunes en question été rebaptisée au nom de Beramtan Djeroud, en substitution à Farid Zadi, militant berbériste assassiné. Ce changement continue de susciter une polémique jusqu'à nos jours.