Les assemblées communales, issues du dernier scrutin des locales en Kabylie, continuent à manger leur pain noir. Certaines d'en-tre elles vivent encore des situations de blocage qui ne semblent inquiéter personne. Trois mois après leur installation, près d'une dizaine d'APC n'ont, à ce jour, pas d'exécutif, organe nécessaire au fonctionnement de l'assemblée. Installés par la force de la loi, les maires de ces municipalités se voient isolés par leurs pairs pour diverses raisons mais loin d'être politiques. Dans la daïra de Chemini, trois communes sont à présent confrontées au même sort. Sans exécutif, les communes d'Akfadou, Chemini et Souk Oufella fonctionnent au ralenti. L'opposition n'a pas l'intention de céder sur ses revendications, maintenant ainsi le cap, qui pour destituer qui pour rejeter les propositions d'installation des exécutifs. Un scénario, connu de tous, y compris l'administration qui, force est de constater, ne bouge pas le petit doigt en dépit des interpellations des concernés. La municipalité la plus touchée reste incontestablement celle du chef-lieu de daïra Chemini, qui ne verra pas de sitôt le bout du tunnel. Hier, la session convoquée par le maire n'a pas pu se tenir. L'opposition formée par deux élus du FLN, 2 du RCD et deux indépendants ont décidé d'un commun accord de la boycotter. «On ne peut pas se réunir avec un maire que nous avons destitué trois fois», déclarait Saadi Djeroud, élu sur la liste du Front de libération nationale. Représentant les deux tiers de l'assemblée, ces élus de l'opposition entendent maintenir le cap. Les citoyens et représentants des comités de villages sont ainsi repartis chez eux, pris, toutefois, à témoin par les deux parties du bras de fer, le maire et l'opposition. L'opposition forte de deux tiers de l'assemblée, avait trois fois de suite prononcé la destitution de l'actuel maire de Chemini sans pour autant voir leur volonté se concrétiser sur le terrain. Récemment, ils ont interpellé le wali à travers une lettre adressée au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales lui demandant d'intervenir pour régler la situation, accusant par là même, l'administration de la wilaya de «mauvaise foi». A Chemini, tous les horizons sont bouchés. Le seul salut viendrait de l'administration de la wilaya qui doit «trancher ce conflit». L'attente est d'autant plus pressante car pour la population ce bras de fer ne lui profite pas. A Akfadou , le maire gère seul. Il en est de même pour celui de Souk Oufella. Les exécutifs ne sont toujours pas mis en place. Si à Akfadou, ce sont les propositions du maire qui sont rejetées, à Souk Oufella c'est le maire qui refuse la proposition de l'opposition qui consiste en la désignation d'un élu de chaque tendance pour former l'exécutif.