, faute d'enjeu comptable aujourd'hui en championnat d'Espagne. A huit matchs de la fin, ce choc de la 31e journée au Camp Nou ne devrait pas modifier un rapport de force très favorable au Barça (1er, 76 pts), invaincu depuis six mois et dominateur au classement devant l'Atletico Madrid (2e, 67 pts) et le Real (3e, 66 pts). L'imminence des quarts de finale aller de la Ligue des champions n'incite pas à la débauche d'énergie ni les Catalans, opposés mardi à l'«Atleti», ni les Madrilènes, en déplacement à Wolfsburg mercredi. Mais le clasico reste le clasico. Une rivalité vieille de 114 ans, un événement incontournable en Espagne et le match de clubs le plus suivi sur la planète, avec au moins 500 millions de téléspectateurs attendus. Le contexte récent, en outre, exclut tout relâchement. Une semaine après le décès de Cruyff à l'âge de 68 ans, tout le Camp Nou espère offrir un bel adieu au légendaire joueur et entraîneur néerlandais, l'homme qui a rendu sa fierté au Barça et posé les grands principes de son jeu.
Baptême du feu de Zidane Seule la victoire sera belle pour dire : «Gràcies Johan» (merci Johan), des mots que tout le stade esquissera dans une gigantesque mosaïque avant la rencontre. «Sans aucun doute, c'est une motivation supplémentaire pour nous», a prévenu le capitaine barcelonais Andres Iniesta. Au passage, un succès ce soir rapprocherait les hommes de Luis Enrique d'un deuxième titre de champion d'Espagne consécutif, entretenant leur rêve de reproduire l'incroyable triplé Liga-Coupe-Ligue des champions réussi en 2015. Pour Zinédine Zidane, l'émotion devrait également être au rendez-vous. Dix ans après son ultime clasico comme joueur, le technicien français va vivre son premier Barça-Real en tant qu'entraîneur du club merengue. «ZZ» a souvent brillé au Camp Nou mais cette fois, la pression s'annonce différente. Après trois mois passés sur le banc madrilène, Zidane a eu le temps d'imprimer sa marque et son baptême du feu aujourd'hui en dira beaucoup sur sa capacité à durer au Real. La défaite semble interdite : la «Maison blanche» doit éviter tout nouveau fiasco après la gifle reçue à l'aller en novembre (0-4). Par bonheur pour «Zizou», une ossature s'est dégagée notamment lors du succès contre Séville le 20 mars (4-0), avec le milieu brésilien Casemiro devant la défense. L'arrière-garde devrait reposer sur le duo Pepe-Ramos, le Français Raphaël Varane ne s'étant pas entraîné hier. «MSN» contre «BBC» En attaque, le trio merengue «BBC» (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo) a sans doute envie de revenir dans la lumière, accaparée ces derniers mois par le trident blaugrana «MSN» (Messi-Suarez-Neymar). Sur l'ensemble de la saison, les trois Barcelonais dominent avec 107 buts toutes compétitions confondues, contre 80 pour le «BBC». Mais sur 90 minutes, il y a match. Et la star madrilène Cristiano Ronaldo a davantage marqué cette saison en Liga (28 buts) que son rival barcelonais Lionel Messi (22 buts), lequel n'est plus qu'à une seule unité du 500e but de sa carrière professionnelle. «Nous savons tout ce qu'on peut savoir sur eux, et eux trois savent tout ce qu'on peut savoir sur nous. Ce sera un grand match. Nous allons essayer de le rendre le plus enthousiasmant possible», a relevé Gareth Bale mercredi. Dans cette Liga où le suspense semble s'être évanoui, une victoire madrilène ce soir redynamiserait les choses, surtout si l'Atletico bat le Betis Séville cet après-midi. Bref, place au jeu et aux stars ! Le Real peut-il devenir la première équipe depuis octobre à dompter le Barça, invaincu depuis 39 matchs toutes compétitions confondues ? Ce serait là un premier titre de gloire pour l'entraîneur Zidane et un exploit digne de la riche histoire du clasico.