Les élèves des trois paliers (primaire, moyen et secondaire) n'auront finalement pas droit aux vacances scolaires intermédiaires (hiver 2 et printemps 2) comme programmé et annoncé en grande pompe avant la rentrée scolaire 2009/2010. Le ministre de l'Education nationale, M. Benbouzid, vient de signer un arrêté portant annulation pure et simple des vacances prévues initialement du 11 au 16 février 2010 et du 29 avril au 4 mars 2010. Toutefois, les vacances de printemps sont maintenues et sont prévues du 18 mars au 4 avril, alors que les vacances de fin d'année sont annoncées pour le 4 juillet 2010. Rappelons qu'avant la fin de l'année, le ministre de l'Education avait invité les directeurs de l'éducation, la Fédération nationale des parents d'élèves et les différents syndicats du secteur à réfléchir à l'instauration de nouvelles périodes de vacances. Le ministre était convaincu que les élèves algériens, à l'instar de ceux des autres pays, devraient prendre plus de repos afin de mieux assimiler leurs cours et pour décompresser. Il a donc instruit son environnement et ses partenaires sociaux à mûrir cette réflexion et élaborer des propositions dans ce sens en s'inspirant des systèmes éducatifs européens, lesquels prévoient une période de vacances tous les deux mois. Le département de Benbouzid a fini, tout de même, par adopter le 25 août 2009 un calendrier de vacances qui permet aux élèves de souffler un peu plus. Seulement, la grève de trois semaines, initiée le mois de novembre dernier par les syndicats autonomes de l'éducation, a faussé complètement cette donne et a chamboulé le planning établi à tous les niveaux par le ministre de l'Education. Le responsable du secteur a décidé, pour rattraper le retard causé essentiellement par ce débrayage, de sacrifier les vacances scolaires. Si certains parents ont applaudi ces nouvelles mesures, d'autres, dont les enfants ont suivi une scolarité normale car n'ayant pas été touchés par le mouvement de débrayage, estiment que leurs enfants ouvraient droit à ces journées de repos. En outre, les parents d'élèves affichent d'ores et déjà leur inquiétude quant au nouveau débrayage qu'envisage d'entreprendre les syndicats autonomes à partir de la semaine prochaine. « Nos enfants et nous-mêmes sommes perturbés par ces grèves cycliques, les pouvoirs publics doivent trouver une solution dans l'immédiat afin d'éviter à nos enfants la perte d'une année », ont tonné les parents d'élèves. Pour l'heure, le ministre de l'Education multiplie les réunions de travail et de concertation avec les partenaires sociaux, notamment ceux qui menacent de recourir au débrayage, et ce, afin d'arriver à un consensus autour des revendications des enseignants. Notons qu'à l'instar des autres secteurs, certaines doléances des enseignants dépassent de loin les prérogatives du ministre de tutelle. Elles relèvent du ressort du gouvernement dans son ensemble. Mais les pouvoirs publics sont-ils prêts à lâcher du lest ?