Normalien de formation, cet ancien professeur de mathématiques à Blida au CEGT Larbi Tebessi (ex-Beauprêtre) durant les années 1960 fut ensuite directeur du même établissement dans les années 1970. La rigueur des maths ainsi que le savoir-faire pédagogique qu'il a acquis lors de sa formation à l'Ecole normale supérieure d'Alger ont fait de lui l'homme discipliné qui savait allier fermeté et compréhension. Il forma de nombreux professeurs fraîchement sortis des écoles normales de l'époque. Il avait de très bonnes relations avec ses professeurs, les élèves et leurs parents. Il était doté de l'art de communiquer avec tout le monde, son immense culture le mettait à l'aise avec la famille enseignante. Il avait une manière particulière, et ô combien diplomatique et correcte, de corriger les «fautifs». Abdelkrim Bouzegzeg, ancien prof de français, raconte avec beaucoup de tristesse : «Un jour, un de ses profs de français arriva avec cinq minutes de retard. M. Bensahli fit entrer les élèves en classe et leur parla en attendant que l'enseignant arrive. Ensuite, alors que tout le monde s'attendait à ce qu'il réprimande l'enseignant, il raconta une blague qui a détendu l'atmosphère et mis le professeur à l'aise devant ses élèves. C'était son côté psychologue qui ne le quittait jamais. Ses anciens élèves et ses anciens profs ne disent que du bien de lui c'était un homme avec un grand H. Malheureusement, des hommes comme ça on n'en fait plus. Sa mort est une perte pour sa famille, pour l'éducation et pour l'Algérie.» A Blida et sa région, on gardera le souvenir d'un directeur, pédagogue, psychologue et d'un père pour tous les anciens élèves. En 1976, il quitta son établissement fétiche pour diriger le CEM Essemiani à Blida qui venait d'être inauguré. C'est là que s'est terminée sa longue carrière en 1988. «Ammi Ahmed était une véritable encyclopédie. J'ai beaucoup appris de lui, surtout son côté pédagogue qui le distinguait. A la fin des années 1980, et lors de sa mise à la retraite, je lui est rendu tout un hommage sur un quotidien national en guise de récompense, intitulé ‘'Nos vieux, nos racines» qu'il chérissait avec beaucoup de reconnaissance envers mon geste jusqu'à sa mort», se souvient Mahfoudh Sennia, ancien prof de maths au CEM Essemiani. En 2002, une attestation de reconnaissance de la part de l'association des professeurs de français Espoir Culture lui a été remise en reconnaissance pour son professionnalisme et son dévouement pour l'éducation des générations. Depuis sa mort, les messages de condoléances et les témoignages émanant de ses anciens collègues et élèves ne cessent d'enflammer les pages consacrées, à Blida, sur facebook. Natif de Tenès, il aimait beaucoup la mer, le poisson et la pêche. D'ailleurs, dans ses yeux vifs, on retrouvait la couleur de la mer, une couleur étroitement liée au rêve, à la sagesse et à la sérénité, comme sa personnalité…