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La violence à l'école se banalise
Le palier du moyen est le plus touché par ce phénomène
Publié dans La Tribune le 07 - 02 - 2012


Photo : Riad
Par Amel Bouakba
Il y a quelque temps, une enseignante de français, exerçant au CEM Hamida, situé à la sortie ouest de la ville de Boghni, a été agressée, par son élève de 4e année moyenne. L'élève lui a asséné des coups violents. Cet exemple est loin d'être un cas isolé. On entend de plus en plus parler d'enseignants brutalisés et humiliés pendant les cours sans aucune sanction disciplinaire. Il faut dire que l'autorité des enseignants est de plus en plus contestée. Les professeurs ont du mal à affirmer leur autorité sur leurs élèves. «J'ai beaucoup de mal à trouver la bonne conduite à tenir face à mes élèves, qui font preuve d'insolence, et je ne sais plus comment transmettre le savoir au milieu du chahut, des insultes et des agressions physiques», nous dit une jeune enseignante d'anglais dans un lycée, sis à Aïn Benian. Pour elle, «le métier d'enseignant est de plus en plus ardu». C'est le cas aussi d'une enseignante de français, qui trouve toutes les peines du monde à enseigner. «J'ai des élèves grossiers, irrespectueux et insultants qui balancent des bouts de craie, qui sont bruyants, agressifs… difficile d'enseigner dans ces conditions», dit-elle.Ce sont les enseignants du CEM et du lycée qui sont victimes de cette violence, un phénomène de plus en plus inquiétant. C'est l'élève qui frappe son enseignant et vice versa. Il n'est pas rare d'entendre parler d'un enseignant qui violente son élève. L'un de ces cas édifiants est celui d'une fillette de huit ans, scolarisée à l'école primaire Saïdouni Mohamed 2 à Kouba. Elle a été brutalisée par son institutrice de français, ce qui lui a causé une fracture à la main gauche. La raison ? L'élève n'a pas fait son exercice à la maison. Furieux, le père a déposé une plainte contre l'institutrice. Comment expliquer cette violence ? Il y a très peu d'études en Algérie sur la violence en milieu scolaire. Certains spécialistes de la question, (pédagogues, psychologues, pédopsychiatres, sociologues), estiment que «l'enfant devient insolent envers son enseignant pour manifester sa colère ou son mécontentement suite, notamment, à une mauvaise note. En revanche, un enseignant devient spontanément agressif quand ses élèves ne présentent aucun intérêt au cours». Toutefois, pour la majorité des conseillers pédagogiques, «la violence entre élèves et enseignants est liée à l'environnement familial de chaque enfant». Selon eux, «les enfants dont les parents se disputent perpétuellement vont reproduire inconsciemment en classe les mêmes gestes et réactions».Il y a aussi un paramètre à ne pas négliger selon les spécialistes. Il s'agit des jeux vidéo et des films de plus en plus brutaux et violents qui sont source d'agressivité chez l'enfant d'aujourd'hui. Sans oublier que les douloureuses années de terrorisme et d'insécurité que nous avons vécues ont fortement influé sur les différents acteurs de la société. Selon une étude réalisée par le ministère de l'Education nationale, le plus grand nombre de cas de violence en milieu scolaire est enregistré dans le palier moyen. D'après les statistiques officielles révélées par le département de l'Education, quelque 30 000 cas de violence ont été recensés au cycle moyen en 2010. En tout, ce sont pas moins de 40 043 cas de violence en milieu scolaire, tous niveaux confondus, qui ont été relevés. Les pouvoirs publics ont donc fort à faire pour juguler ce phénomène qui a pris, ces dernières années, des proportions alarmantes.
A. B.

Les relations entre élèves et profs se propagent sur Facebook
Aujourd'hui, les relations entre élèves et enseignants ont bien changé. Comme beaucoup de choses d'ailleurs. Il y a une espèce de «familiarité» qui s'est installée entre les élèves et leurs enseignants. Certains élèves en arrivent à entretenir des relations virtuelles, via les réseaux sociaux, avec leurs profs, en dehors de la classe. De plus en plus d'enseignants et d'élèves discutent via Facebook. C'est d'ailleurs un phénomène qui se propage depuis quelque temps, en Algérie. Il est devenu courant que des profs échangent des questions d'ordre privé avec leurs élèves, via les réseaux sociaux. Est-ce un signe de modernisme ou de dégradation ? Il faut savoir que dans certains Etats américains, les contacts privés virtuels entre un élève et son enseignant via un réseau social (Facebook et Twitter) sont interdits par la loi.


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