C'est fait, une nouvelle loi vient de sortir, permettant à toute personne âgée de 19 ans et qui porte « un nom ignominieux ou obscène » d'en changer rapidement par le biais d'une simple demande au ministère de la Justice. C'est une avancée significative pour tous ceux qui souffraient d'un patronyme très imagé et cet espace étant réservé aux familles, nous n'allons pas ici donner des exemples de noms. Juste que avant cette loi, changer de nom était une très longue procédure judiciaire, complexe et difficile, qui se terminait par un jugement après des années de tracasseries administratives. L'Algérie n'est pas la seule dans ce cas et le fait de porter un nom difficile peut avoir des répercussions internationales. C'est le cas authentique de Akbar, diplomate pakistanais ayant travaillé avec des gouvernements du monde entier sur les dossiers les plus importants, récemment nommé haut commissaire du Pakistan au Canada après avoir été ambassadeur en Afrique du Sud, à Washington et à Delhi. Tous des pays non arabes, et pour cause. Akbar Zeb, c'est le nom du diplomate, attend toujours actuellement et sans réel espoir son accréditation pour être nommé ambassadeur en Arabie Saoudite, après que sa candidature eut été refusée aux Emirats arabes unis et au Bahreïn, tous des pays arabes qui savent très bien ce que veut dire chaque chose. Il est peu probable aussi que notre ami Akbar puisse postuler un jour à l'ambassade du Pakistan à Alger alors qu'on ne sait pas ce que veut dire son nom en pakistanais. Les relations internationales sont très complexes et parfois basées sur de petits malentendus de sens liés à la traduction, les langues n'étant pas aussi malléables qu'on le dit. Dernier exemple pour illustrer cette quête perpétuelle de sens, on sait ce que veut dire Amar Ghoul ou Rabah Saâdane en arabe mais savez-vous ce que veut dire Chakib Khelil en polonais ?