«En mon nom personnel et au nom de tous les membres de l'Assemblée populaire communale, ainsi qu'en celui de toute la population avec tout ce qu'elle renferme comme notables et toutes les couches de la société civile de Bounoura, nous dénonçons avec force cet acte lâche et abject que nous considérons comme un acte criminel, notamment après le retour de la paix, de la sécurité et de la quiétude dans l'ensemble de notre chère wilaya». Avant cela et pratiquement dans les mêmes termes, à quelques nuances près, nous avons reçu le communiqué signé par le président de l'Assemblée populaire communale de Ghardaïa, Yahia Abbaza, qui nous avait aussi fait une déclaration à chaud, juste après l'incident, où il disait ceci : «C'est un acte isolé auquel il ne faut pas donner l'importance qu'il ne mérite pas. C'est un acte que tout le monde réprouve et moi, responsable de cette commune en premier. Il faut laisser les services de sécurité faire leur travail. Ces criminels seront démasqués et traduits en justice, j'en suis convaincu. Ils paieront pour leur acte.» Daddi Addoune Omar, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), a été le plus rompt à réagir par un communiqué dont nous détenons une copie et par une déclaration à chaud à la presse : «Je dénonce avec la plus grande énergie cet acte ignoble et lâche. Les criminels qui l'ont commis seront arrêtés et sévèrement punis. Nos services de sécurité feront leur travail pour les arrêter et les traduire en justice. Je compatis avec les blessés et leurs familles. Ces criminels, qui ont choisi la date du 20 avril pour commettre leur acte sont à côté de la plaque, car le 20 août pour les générations d'Imazighens qui ont milité pour la reconnaissance de leur langue, toute la durée de la lutte a été menée pacifiquement. Ils sont rejetés par toute la population qui n'aspire qu'à vivre en paix dans la convivialité et la fraternité. Les gens ont compris, ils ne veulent plus revivre ce qu'ils ont enduré.» Pour rappel, le 20 avril passé, vers 15 heures 30 mn, un bus de l'Entreprise publique de transport urbain de Ghardaïa (ETUG), assurant la liaison entre Ghardaïa et Dhaïa Ben Dahoua, a été attaqué à coups de pierres et de cocktails Molotov dans un virage très prononcé à Tighouza, entre Akhelkhal et Touzzouz, une palmeraie densément peuplée. L'attaque a fait 13 blessés, dont une femme enceinte tenant dans ses bras un enfant de 3 ans et 4 Subsahariens. Cette attaque, qui a surpris et même tétanisé la population traumatisée par les événements de juillet de l'année dernière, a été dénoncée par toute la population, les notables, les élus et les associations. Les seuls qui sont restés muets à ce jour sont les partis politiques. La course au fauteuil est-elle plus importante que la vie humaine ? Un strapontin dans l'une des deux chambres du Parlement du côté du boulevard Zighout Youcef vaut-il son renoncement à toutes les vertus cardinales et aux principes élémentaires de la dignité humaine ?