Offrir des F3 en individuel, soit 60 m2 bâtis sur 120 avec cour à un coût défiant toute concurrence, soit 940 000 DA, le prix du terrain étant compris, et se faire huer, c'est la mésaventure que viennent de subir les autorités locales à Aïn Témouchent. Ce comble est le résultat d'un cafouillis que ces autorités ont laissé par mégarde perdurer. Ainsi, à Aïn Tolba où 433 aides à la construction ont été injectées, sur les 1 200 dont la wilaya a bénéficié, les attributaires ont fait entendre leurs protestations, cette semaine, lorsqu'il a fallu qu'ils versent leur quote-part pour le paiement de leurs logements. Quels sont les faits ? Selon le DLEP et le directeur de l'agence foncière de wilaya, qui ont consacré un point de presse à la question, la faute incomberait aux élus municipaux qui n'auraient pas répercuté l'information en temps opportun à leurs administrés. Pour rappel, plutôt que d'accorder aux bénéficiaires leurs aides, soit 500 000 DA, en trois tranches au fur et à mesure de l'avancement des travaux de réalisation de leurs bâtisses, les autorités de wilaya ont innové en optant pour une autre formule car instruites du gâchis par lequel s'est soldée l'expérience avec des programmes antérieurs. Cette formule a d'ailleurs si bien réussi que le ministère de l'Habitat l'a adoptée pour la généraliser à l'ensemble du pays. En effet, il s'est avéré que les aides remises individuellement aux bénéficiaires ont servi à édifier un nouvel habitat précaire alors qu'elles étaient censées participer à son éradication. En conséquence, la wilaya a confié les travaux de réalisation à des entreprises et accordé un complément pour les travaux de viabilisation (AEP, assainissement et électricité) sur différents autres programmes de façon à amoindrir les coûts. Quant à l'attributaire, il devait contribuer à hauteur de 200 000 DA. Mais, d'une part, à Aïn Tolba, il avait été demandé aux bénéficiaires de s'engager à verser seulement 150 000 DA en trois tranches. « Il y a de l'abus ! » Sur le pourquoi et le comment de cette exception, les orateurs n'ont pas donné de précision, préférant dégager la responsabilité de la DLEP et de l'agence foncière qui, dans l'affaire, a qualité de promoteur immobilier. D'autre part, le montant de 700 000 DA de financement de chaque logement s'est révélé insuffisant au regard des surcoûts générés par des problèmes relatifs à la nature des sols et aux nouvelles normes de construction en zone sismique. Pour atténuer le mécontentement, l'agence foncière s'est engagée à accorder des échéanciers à tous ceux qui le souhaitent. Mais, si certains bénéficiaires n'ont manifesté aucune contrariété, d'autres, par contre, jugent qu'il y a de l'abus. Notons que, sur les 1 200 aides, 800 ont été consacrées à la construction de F3 et 400 à des F2. Selon les capacités financières des postulants, trois formules ont été proposées pour disposer d'un logement habitable. Pour un F3 réalisé à 100%, le prix est de 940 000 DA. S'il est livré sans le CES, c'est-à-dire sans les accessoires d'eau, d'électricité et la peinture, le prix est de 870 000 DA. Enfin, pour un F3 sans le CES et le carrelage, avec un revêtement en ciment, le coût est de 840 000 DA. Pour le F2, deux formules ont été retenues : 792 000 DA à un taux de 100% de réalisation ou 687 000 DA sans le CES. Enfin, signalons que, pour le quinquennal, la wilaya de Aïn Témouchent a bénéficié de 3 000 aides à la construction pour l'habitat rural à raison de cinq tranches de 600 par année.