Sur 2800 locaux à usage professionnel accordés à la wilaya dans le cadre du précédent quinquennal, 1692 ont été réalisés, soit 60% du programme. Par ailleurs, sur ce dernier nombre, si 1163 ont été attribués, seulement 117 sont exploités par les attributaires. L'alignement de ces chiffres suffit, à lui seul, à traduire l'inconsistance d'une opération qui relevait plutôt du slogan que d'un programme mûrement réfléchi. En effet, dès sa mise en place, sa réalisation est stoppée net par une première incohérence, puisque pour la construction des locaux, l'autorisation de programme (AP) prévoyait un coût de 17 000 DA/m2 en zone urbaine et seulement 14 000 en zone rurale. La logique aurait quand même voulu les proportions inverses. Par ailleurs, l'AP fixait uniformément le même coût pour toutes les wilayas alors qu'à Témouchent, zone sismique oblige, l'infrastructure doit être à 8 barres de rond à béton, et non à 4 comme ailleurs, ce qui induit des surcoûts. De même, d'autres rubriques, telle la viabilisation, avaient été omises par l'AP initiale. Du coup, le temps que la réévaluation de l'AP soit obtenue, c'est une année de retard qui est enregistrée. Le deuxième accroc, plus sérieux celui-là, était également consubstantiel à l'opération. Programme labellisé présidentiel, un sceau qui n'admet aucun flottement, l'obligation de le concrétiser sur le terrain a fait escamoter l'essentiel, à savoir une répartition par commune sur la base d'un demande réelle. Aussi, pour aller vite en besogne selon les instructions d'Alger, une estimation de cette demande a été établie sur la base du taux de chômage dans chaque localité. Mais, à l'arrivée, l'on s'est aperçu qu'en zone rurale, la demande est pratiquement nulle et qu'elle n'est véritablement consistante qu'au niveau des trois principaux chefs-lieux de commune sur les 28 de la wilaya. Enfin derniers écueils, ceux qui ont fait que seulement 7% des attributaires ont commencé à exploiter leurs locaux, il y a l'exiguïté de ces derniers (20 m2) pour certaines activités, l'incompatible proximité entre celles-là (salon de coiffure et atelier de soudure) mais encore les méandres bureaucratiques érigés par les institutions en charge des dispositifs de soutien. Des entraves qui ont fini par dissoudre tout désir d'entreprendre chez les attributaires. Mais de tous les obstacles, le plus difficle, c'est incontestablement celui de l'accès au crédit auprès des banques.