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« La législation turque contre les violences n'est pas assez dissuasive »
Emine Cetin-Bozkurt. Juriste internationale, spécialiste de la Turquie :
Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2010

Une jeune fille de 16 ans a été enterrée vivante par ses proches. Un crime commis dans le sud-est de la Turquie pour laver l'honneur de la famille qui la soupçonnait de fréquenter des hommes. Ce crime relance le débat sur les crimes d'honneur en Turquie... toujours d'actualité...
Les médias turcs ont tendance à qualifier toutes sortes de barbaries et de violences faites aux femmes de « crimes d'honneur ». En Turquie, comme partout dans le monde, la femme est soumise à de multiples violences, le meurtre étant bien entendu le summum de ces exactions. Cependant, la Turquie n'est pas le seul pays où les femmes sont victimes de violences extrêmes et à ce titre, on peut citer la France, berceau des droits en tous genres, qui déplore officiellement le meurtre par leurs conjoints d'où moins 180 femmes par an. Je fais ici une comparaison volontaire France/Turquie, car je suis issue des deux cultures. Et à ce titre, je constante que les femmes sont victimes de violences au même degré dans les deux pays. La seule différence est que l'on parle d'un côté de violence conjugale et de l'autre de crime d'honneur, mais le résultat est le même : la femme est toujours victime.
Les exemples sont quand même courants en Turquie…
Encore une fois, il serait faux de dire que cette pratique de dénigrement de la femme est imputable à la Turquie ou plus largement aux pays en voie de développement, car la France et d'autres pays européens comme par exemple l'Espagne connaissent ce fléau et essaient de limiter, de cadrer cette violence par une législation accrue. La France a déclaré qu'une des grandes causes nationales pour 2010 serait la lutte contre les violences faites aux femmes. N'est-ce pas là une déclaration qui démontre les limites de la place de la femme au sein d'une société qui se dit égalitaire.
Le père et le grand-père de cette adolescente kurde enterrée vivante parce qu'elle parlait aux hommes risquent la prison à vie pour ce « crime d'honneur ». L'Etat turc est pourtant juridiquement très strict en la matière...
En effet, il y a un arsenal juridique très important en Turquie pour ce type de crime. Mais il semble que la législation n'est pas suffisamment dissuasive puisque ces crimes perdurent. Ne serait-il pas plus judicieux pour l'Etat d'éduquer au lieu d'attendre l'irréparable et de punir ?
Du point de vue historique, d'où vient la pratique des crimes d'honneur ? De quelle tradition viennent-ils ?
On ne peut pas rattacher cette pratique barbare à l'évolution historique d'un peuple ou d'une région déterminée. Cette violence latente à l'égard de la femme est présente partout dans le monde. En Turquie, cette barbarie peut être géographiquement déterminée à l'Est et ou au Sud-Ouest, régions économiquement peu développées, ayant un faible niveau d'éducation scolaire. Mais le paramètre le plus important à prendre en considération est le fait qu'il s'agit de régions fonctionnant sur un système féodal. En résumé, cette barbarie est le fruit de plusieurs paramètres : la non-considération de la femme ou sa considération comme un simple objet, le manque d'éducation civique, la mauvaise interprétation des règles religieuses et l'application des règles féodales.
En tant que femme et observatrice avisée de la société turque, qu'est-ce qui explique sociologiquement chez les auteurs des crimes d'honneur leur geste ?Par quoi sont-ils motivés ? Une haine de la femme ?
Objectivement, je ne pense pas que l'homme turc ait une animosité quelconque envers la femme. Ici, la seule explication est à mon sens le manque d'éducation civique. Par ailleurs, je pense que la femme, involontairement, se constitue victime, car n'est-ce pas elle qui éduque son enfant, fille ou garçon ? A elle donc de déterminer sa position au sein de la famille puis de la société. Comme le dit une célèbre phrase « un droit se prend, il ne se quémande pas ».
Pensez-vous que la Turquie va en finir une fois pour toutes avec ces pratiques du Moyen-Âge ?
Les violences faites aux femmes, c'est un combat de société, c'est un combat universel. On ne peut pas isoler la Turquie du reste de la planète. Il faut cesser d'imaginer une Turquie cauchemardesque. La Turquie est un Etat de droit, une démocratie, ayant accordé des droits aux femmes bien avant certains pays européens. Elle a certes beaucoup de progrès à faire concernant les barbaries et violences faites aux femmes, mais ses efforts ne doivent pas se limiter à une production massive de lois. Ces lois doivent s'accompagner d'une base éducative.


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