Des membres d'associations de journalistes et de syndicats, des étudiants et autres citoyens indépendants ont répondu, hier matin, à l'appel du bureau d'El Khabar à Batna pour un sit-in de soutien. Tout ce monde a déployé des banderoles et pancartes portant des messages de soutien au quotidien arabophone sous la pression d'un ministre de la Communication acharné contre toute voix contredisant la politique de l'ordre établi. La Fédération nationale des fils de chahid (FNFC), représentée par son président national, a marqué la journée par sa présence pour confirmer son soutien au journal et dénoncer l'instrumentalisation de la justice position exprimés le 8 mai, dans un communiqué rendu public. Les badauds de passage sur la grande esplanade (ex-SNTV) n'ont pas manqué de se mêler aux manifestants et de vociférer contre le système et sa politique visant à soumettre les rares voix qui restent libres. A Annaba aussi, plusieurs dizaines de citoyens, journalistes et hommes politiques ont observé, hier, un sit-in de solidarité avec le journal El Khabar. Ils étaient là, sur le perron du théâtre Azzedine Medjoubi, pour dénoncer les pressions exercées sur ce quotidien arabophone, qu'ils considèrent comme «un acquis de la démocratie algérienne». «Ce qui se passe est une injustice caractérisée qu'applique le système en place contre toute velléité contestataire», a estimé Aïssa Amroussi, président du bureau local du parti Al Adala. Et d'ajouter : «Les médias, les partis politiques et la société civile sont dans le même combat contre le bâillonnement des voix libres, la restriction des libertés et les pressions. Nous sommes solidaires avec le quotidien El Khabar et les causes justes.» De son côté, Mohamed Boushaba, un opérateur économique local, a pris la parole pour s'exprimer sur cette affaire. Pour lui, «il est désolant d'en arriver là. C'est une opération commerciale qui vise à sauver un titre de presse de référence, alors que le système en place veut la faire capoter à travers la justice. Cela ne peut que faire rire les nations libres et démocrates. D'autant plus que l'Algérie est en crise économique et que le taux de chômage a entamé d'ores et déjà une courbe ascendante. Issad Rebrab est un homme d'affaires qui fait actuellement le bonheur de l'économie étrangère. Il a montré sa bonne volonté pour sauver ce journal et ses centaines de postes de travail. Paradoxalement, le ministre de la Communication veut politiser cette transaction commerciale. C'est une honte pour l'Algérie qui, à travers ce dossier, a démontré sa peur face à la presse libre». Avant de se disperser dans le calme, les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles était inscrit «Nous sommes tous El Khabar».