Des journalistes, des militants politiques, des syndicalistes ainsi que des citoyens ont observé hier un rassemblement en soutien au quotidien El Khabar devant l'esplanade de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou. Après une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution, de la démocratie, de tamazight et de tous les journalistes assassinés, Ali Raïah, représentant de ce quotidien à Tizi Ouzou, a pris la parole pour «remercier vivement tous ceux qui se sont déplacés pour soutenir El Khabar que le pouvoir veut coûte que coûte casser pour étouffer la liberté d'expression et toute bonne volonté dans notre pays». Le journaliste rappelle que depuis 1998, El Khabar n'a pas bénéficié de la publicité de l'ANEP. «Les difficultés financières de notre journal ont amené les gérants à vendre des actions en vue d'éviter la fermeture du titre et sauver les emplois des centaines de pères de famille qui y travaillent», a expliqué M. Raïah. De plus, dira-t-il, «les actionnaires du journal ont choisi de vendre leurs parts à quelqu'un de propre, en l'occurrence Issad Rebrab, un industriel irréprochable qui a prouvé au monde entier ses compétences et sa volonté de travailler dans l'honnêteté absolue, preuve en est le rayonnement de l'ensemble de ses entreprises.» Pour le responsable local d'El Khabar, la démarche du pouvoir est «d'étouffer la liberté de la presse et de toute volonté d'entreprendre dans ce domaine». En soutien au journal, la foule a scandé le slogan «Assa azekka, El Khabar yella yella !» (El Khabar vivra !) pendant que d'autres ont brandi des pancartes dénonçant le pouvoir et exprimant leur soutien au journal. Youcef Bournine, journaliste aujourd'hui à la retraite, a dénoncé «le machiavélisme et l'hypocrisie des autorités nationales qui, au moment de célébrer la liberté de la presse, ont attenté à cette liberté en voulant fermer le meilleur des quotidiens nationaux en arabe. Si on se tait aujourd'hui, demain ça va être le tour des autres journaux, des partis politiques et des syndicats autonomes.» Pour les participants à ce rassemblement, la société devra s'élever contre le bâillonnement de la presse libre que représente El Khabar et encourager la libre entreprise, à l'image de Cevital.