Ils et elles ont tous et toutes rendu de loyaux services des années durant, dans l'enseignement du primaire, vingt ans après, pour une raison ou une autre, ils décident sans réfléchir de tenter leurs chances chacun de son côté, dans le secondaire, histoire d'avoir un statut plus élevé, un salaire plus conséquent, une sorte de promotion bien méritée. Pour certains, ce n'était pas une mince à faire, ils ont dû reprendre les cours, les révisions et les va-et-vient à l'université pour pouvoir décroché la licence. Ont-ils fait le bon choix ? Pas forcément, ils se retrouvent alignés avec les nouvelles recrues, dans certains cas, ce sont leurs propres élèves. Alors que leurs collègues ont pu en parallèle bénéficier de postes d'excellence, des statuts particuliers et bien entendus des augmentations et des rappels. Les trois enseignants qui occupent aujourd'hui des postes dans les différents lycées de Ouargla, de Touggourt ou encore de Hassi Messaoud, ne constituent pas des cas isolés, puisque les rapports parlent de dizaines de cas sur tout le territoire de la wilaya. Cependant, ces malheureux enseignants sont dépourvus de toute forme de compensation financière pour leurs 20 années de services au primaire. Mme Senouci n'est pas restée les bras croisés, elle a entamé voilà quatre ans un combat acharné à cavaler seule, afin de pouvoir réclamer son droit au dédommagement de ses plus belles années de jeunesse sacrifiées dans le secteur de l'éducation, «J'ai dû entreprendre toutes les démarches nécessaires pour demander réparation, en vain, j'ai même écrit à Mme Benghebrit, ministre de l'Education nationale, pour l'alerter sur ma situation, elle a aussitôt contacté les autorités compétentes de la wilaya qui m'ont informé dernièrement que mon dossier allait être pris en charge dans les meilleurs délais, mais malheureusement je ne vois rien venir», déclare notre interlocutrice. De son côté Kaoudja Med Khathir, secrétaire général du CLA à Ouargla affirme : «Ces enseignants ne sont pas les seuls, des dizaines d'autres, voire des centaines, sont dans la même situation à travers la wilaya et tout le pays. Cela situation est dû à une irrégularité dans la législation du code du travail du personnel de l'éducation, puisque les changements de poste dans les paliers au cours d'une carrière d'un enseignant n'impliquent pas forcément une compensation des années d'exercice dans les postes antérieurs, ce qui est contraire à la logique, c'est pourquoi nous appelons aujourd'hui à introduire un nouvel article qui donne lieu à un dédommagement à chaque travailleur dans le secteur qui se voit évoluer dans les différents paliers, surtout en sachant que le code du travail du personnel de l'éducation est à l'étude au niveau du ministère. Nous travaillons aujourd'hui à ce que des mesures d'urgence soit amendées par la tutelle, de manière à garantir les droits de ces enseignants, et pour qu'ils continuent de travailler dans une situation de confiance et de sérénité»