Si le nombre des infrastructures scolaires a évolué, celui des enseignants et du personnel administratif demeure en deçà des besoins exprimés. Pour cette année, par exemple, le secteur a réceptionné 10 nouvelles écoles primaires, 4 CEM et 4 Lycées, mais sans bénéficier, en revanche, du recrutement nécessaire en matière d'encadrement. Le directeur de l'éducation, Abdelhamid Berakchi, fait état d'un déficit de 800 postes dont 463 enseignants et 337 agents entre personnel administratif et ouvriers professionnels. La non affectation de postes budgétaires, depuis quelques années, est à l'origine, dit-il, de ce manque crucial qui se fait nettement sentir dans les différents établissements scolaires. D'où la surcharge constatée dans les trois paliers, que ce soit au chef-lieu de wilaya ou dans les autres communes. « Nous avons exprimé nos besoins en temps opportun au Ministère de tutelle mais nous attendons toujours, à l'instar des autres wilayas du pays », précise-t-il. Les classes dans le moyen et le secondaire totalisent une moyenne de 43 et 39 élèves par classe, alors que le primaire en compte 31. Dans certains cas on peut trouver jusqu'à 50 élèves par classe, notamment dans les zones où ce problème se pose avec acuité. Il en résulte forcément des difficultés de scolarisation et une pression accrue sur les enseignants en place, dans la mesure où ces derniers dépassent largement leur volume horaire arrêté par le Ministère de l'éducation. Ainsi, au lieu de 22 h, le professeur du moyen exerce jusqu'à 27 h par semaine et celui du secondaire fait 3 heures de plus que les 18 heures prévues. Il arrive aussi que deux enseignants du primaire fassent plusieurs classes à la fois, compte tenu du nombre extrêmement limité de cette catégorie de personnels. La Direction de l'éducation a dû, selon son premier responsable, puiser dans les effectifs existants pour assurer un fonctionnement normal de tous les établissements. « Même si nous enregistrons des résultats positifs à chaque fin d'année, ce point noir nous empêche cependant d'améliorer la situation des enfants scolarisés ainsi que celle des enseignants mis à rude épreuve », souligne-t-il. A cause aussi du manque d'ouvriers professionnels, 9 cantines de demi-pension, récemment réceptionnées, attendent toujours d'être mises en service. « Nous comptons les ouvrir après les fêtes de l'aïd, après un accord avec les responsables de la formation professionnelle pour l'affectation de cuisiniers en formation », assure M. Berrakchi. En tout cas, le déficit constaté ne fait que retarder, voire rendre inopérante la politique de réforme engagée par le Ministère de l'éducation. On est toujours, malheureusement, à l'heure du bricolage et de l'économie de bouts de chandelles.