Cette wilaya risque l'année prochaine de faire appel à des suppléants dans la majorité des lycées de la wilaya. Comme rapporté dans notre édition d'hier, la wilaya de Bouira n'est pas concernée par le recrutement d'enseignants du secondaire dans le cadre du concours qui sera organisé au mois d'avril prochain. La raison est évidente aux dires du directeur de l'éducation, M.Benmessaoud. Sur papier, la wilaya connaît un dépassement d'une cinquantaine de postes dans le palier secondaire. Sur le terrain, la réalité est tout autre et pour cause, plusieurs enseignants reçus aux examens d'accès aux postes d'inspecteurs ou de directeurs ou encore de directeurs des études sont partis sans que les postes budgétaires ne soient dégagés. Cette manière de faire engendre la vacance des postes et la direction de l'éducation se voit obligée de recourir aux suppléances. Ainsi et pour l'année prochaine, à moins d'une décision de la tutelle, les suppléants combleront les postes vides. La situation est compliquée par la fermeté des services de la Fonction publique et celle du contrôleur financier qui se dressent comme un réel rempart devant toute initiative locale désireuse de mettre à niveau ce paradoxe entre le fictif et le réel. Ces deux services initialement créés pour aider les administrations publiques sont, avec le temps, devenus des obstacles à toute jurisprudence. Le cas d'une enseignante du primaire qui exerçait à Oued El Berdi, qui par naïveté a accepté de démissionner, critère exigé pour passer d'un palier à un autre, pour rejoindre le moyen et qui s'est retrouvée hors circuit suite à la décision de ne pas titulariser les reçus sur la liste d'attente est un cas d'école. Aujourd'hui et malgré la bonne volonté de la direction de la reverser dans son corps d'origine, elle a vu la direction de la Fonction publique émettre un niet catégorique en prétextant un accord préalable de la direction générale de la Fonction publique. Au regard de cette tendance à dresser la réglementation contre l'intérêt de l'enfant, il est temps pour la ministère de l'Education nationale d'exiger un statut particulier dans la gestion des personnels de l'éducation. Parfois les directions du département de Mme Benghebrit sont dans l'obligation de répondre à l'urgence surtout que chaque année le cycle est ponctué par des examens. N'est-il pas opportun de donner un peu plus de liberté aux directeurs de l'éducation qui sont confrontés au quotidien à la grogne des élèves, des parents, mais aussi des enseignants? Même si le directeur de l'éducation, M.Rachid Benmessaoud reste optimiste et s'attend à une dérogation de la tutelle pour mettre de l'ordre dans le secteur et éviter les situations d'instabilité à chaque rentrée scolaire, Bouira risque l'année prochaine de faire appel à des suppléants dans la majorité des lycées de la wilaya. Ce seul moyen entre les mains de la direction de l'éducation a ses inconvénients. L'ensemble des postulants au remplacement temporaire des enseignants souffre d'un manque flagrant en matière de psychopédagogie. Même s'ils maîtrisent les contenus des matières enseignées, ils leur est difficile de transmettre le savoir aux élèves. Voilà un autre argument pour revenir à la formation spécifique que seuls les ENS et ITE peuvent dispenser à des étudiants qui ont choisi l'enseignement par vocation et non comme recours pour intégrer le marché du travail. Un excellent ingénieur peut être un très mauvais enseignant.