L'inextricable problème d'alimentation en eau potable de la ville d'El Milia a encore pris des proportions alarmantes à la faveur de la rupture quasi totale de la distribution du précieux liquide depuis plusieurs jours. Plusieurs quartiers ont, en effet, été touchés par cette crise à l'instar de la cité des 312 logements où les ménages sont confrontés à une situation des plus rocambolesque depuis que l'eau est devenue, comme elle l'a souvent été, une denrée rare. « Même en plein hiver, nous souffrons des ruptures fréquentes de la distribution d'eau », témoignent des citoyens, outrés par cette situation « cauchemardesque » qui dure à longueur d'année. « Pour boire, nous devons guetter le passage des tracteurs, et l'eau de pluie qu'on recueille dans nos balcons on l'utilise pour le ménage. Dans ces conditions nous ne pouvons même plus assurer notre hygiène corporelle », affirment les mêmes interlocuteurs. Ces derniers indiquent que depuis des mois déjà l'eau n'arrive plus à atteindre les étages supérieurs. Mais, il y a une dizaine de jours, une rupture brutale de la distribution d'eau est venue compliquer la situation. Il va sans dire que ce phénomène des ruptures du lâcher d'eau durant plusieurs jours, voire de longues semaines, est devenu très courant dans cette ville. Les responsables en charge de la distribution d'eau avancent souvent le motif des pannes de pompes pour justifier cette situation. Cependant, la réalité est toute autre. Le problème semble être en rapport avec la réalisation des projets d'AEP et la nature même de la gestion et de la distribution d'eau dans cette ville. Certains affirment que « tous les secteurs intervenant dans le circuit d'AEP sont impliqués dans cette catastrophe, et la responsabilité de cette faillite est partagée par les services de l'ADE, de l'hydraulique et de la DUC ». La mauvaise gestion de l'eau et sa répartition inéquitable sur les différents quartiers de la ville est également mise en cause dans cette crise, souligne-t-on. Et pour cause, certains quartiers reçoivent l'eau H24, alors que d'autres, une fois par semaine seulement. La vétusté des réseaux et le phénomène des fuites sont également avancés comme étant des facteurs aggravants de cette situation.