Tissemssilt, avec sa campagne, ses plaines, sa steppe et ses montagnes, ne déroge pas à la règle : tout le monde ne parle que de l'EN ici, On ne jure que par les coéquipiers de Halliche et Ziani dont la saga rythme décidément la vie de toute la nation. A notre arrivée dans la wilaya « 38 », l'Algérie essuyait une cuisante défaite contre le Malawi. Il n'en faudra pas plus pour alimenter la chronique tissemssiltienne des jours durant. Les commentaires vont des plus indulgents aux plus féroces. « Ils ne nous ont pas seulement baissé le moral. Il nous ont tout baissé, il n'y a que les prix qui ne veulent pas tomber » ironise un cadre de la wilaya. Tous les quartiers de la ville, tous les murs des localités voisines, sont ornés aux couleurs nationales. Les gens rivalisaient d'ingéniosité pour dire leur passion des Fennecs. « Nous avons même lancé un concours de la meilleure décoration en hommage à notre chère Equipe nationale, et le meilleur quartier bénéficiera d'une prise en charge particulière pour en améliorer le cadre de vie » confie le maire de Tissemssilt, M.Bouras. Même au douar Laqouassem, c'est la même ferveur. Ainsi, au milieu de la maison d'aspect traditionnel que nous fait visiter Mohamed, il nous a été donné de voir, entre le poulailler, l'enclos à bestiaux et les fagots de bois, une parabole plantée au milieu de la cour et orientée vers Nilesat. « C'est pour suivre les matchs de l'Equipe national » dit Mohamed, avant d'ajouter : « Quand l'équipe gagnait, on allumait le feu et on faisait la fête toute la nuit ». « Il n'y a que ça pour nous distraire un peu de notre misère » conclut-il. Maintenant que la « fiction » des Verts a pris fin, retour (brutal) vers le Réel. Le quotidien reprend ses droits en attendant juin prochain. Maâk yal khadra…