Le dernier scandale a été révélé par le journal espagnol El Mundo, citant le nom du député RND Omar Alilat. Dans son édition d'hier, le journal espagnol cite le député RND, comme ayant touché des pots-de-vin, à l'instar d'autres hauts responsables algériens, notamment des cadres à l'Algérienne des eaux, et ce, de la part des sociétés espagnoles Voltar Lassen et Elecnor pour l'obtention de contrats en Algérie. Gustavo de Aristegui et Pedro Gomez De la Serna, respectivement ex-ambassadeur d'Espagne en Inde et ancien député du parti populaire espagnol, tous deux responsables de la société Voltar Lassen, sont poursuivis dans leur pays pour avoir touché des millions d'euros dans plusieurs contrats, notamment pour l'accélération de l'acquisition du contrat d'installation d'une station de dessalement d'eau à Souk Tleta (Tlemcen) et un tramway à Ouargla au profit d'Elecnor. Selon El Mundo, la police aurait déjà trouvé la trace de paiements par Western Union sur les comptes de proches des responsables algériens. MM. Aristegui et De la Serna passaient par un intermédiaire, Cristobal Tomé, homme d'affaires espagnol installé en Algérie. C'est une correspondance de ce dernier à De la Serna qui a révélé le système de corruption menant à des responsables algériens. Pour l'heure, seul le nom de Omar Alilat a été cité par El Mundo, présenté comme proche du ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, et ayant dirigé la campagne présidentielle de Bouteflika en 2014. Le quotidien espagnol précise que le député RND «jouit d'une immunité parlementaire qui le protège de répondre devant la justice dans son pays des allégations de détournement de fonds», ajoutant qu'il aurait reçu «au moins deux transferts d'argent en décembre 2011 à Paris envoyés par Cristobal Tomé». El Mundo note que le travail de Tomé consiste à «graisser» des personnes pour obtenir que leur médiation porte ses fruits. Dans la lettre adressée par Tomé à De la Serna, il adjoint la preuve de l'envoi de l'argent via Western Union pour le compte des familles des administrateurs de l'ADE. L'enquête a déterminé que les montants des transferts étaient faibles. «Seulement quelques milliers d'euros dont plus de 1000 pour Alilat… mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, on estime que les pots-de-vin pourraient se chiffrer en millions», indique El Mundo. Interrogé par le journal électronique TSA, Omar Alilat a catégoriquement démenti les faits qui lui sont reprochés et s'est dit prêt à déposer une plainte en Espagne et en Algérie.