Les relations entre Pékin et Taipei se sont envenimées depuis l'élection, en 2016, de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître l'unité de principe de l'île et du continent, comme le réclame l'Empire du Milieu. La Chine a encore averti hier les partisans de l'indépendance de Taïwan (ex-Formose), qu'elle considère comme sa province. «Les partisans du séparatisme taïwanais doivent s'arrêter à temps afin d'éviter une catastrophe, se repentir et revenir dans le droit chemin. Sinon, ils deviendront le rebut de la nation chinoise et seront condamnés par l'histoire», a déclaré l'ex-vice-président de l'Académie des sciences militaires, le général He Lei, cité par la presse. «Si nous sommes contraints d'utiliser la force pour régler la question taïwanaise, ils en seront tenus pour principaux responsables. Autrement dit, ils seront inévitablement considérés comme des criminels de guerre», a-t-il soutenu. Et d'ajouter : «Les pays étrangers, qui s'ingèrent dans les affaires intérieures chinoises et qui sapent la réunification pacifique de la Chine, seront également tenus pour principaux responsables de l'usage de la force par la Chine continentale pour résoudre le problème de Taïwan.» Taïwan et le continent sont gouvernés séparément depuis 1949, avec la fin de la guerre civile chinoise et la prise du pouvoir par les communistes sur le continent. Pékin considère toujours l'île comme l'une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation d'indépendance à Taipei ou d'intervention extérieure, notamment des Etats-Unis, principal allié militaire de l'île. L'avertissement du général He Lei aux indépendantistes intervient après celui, la semaine dernière, du président chinois, Xi Jinping. Ce dernier a promis que Taïwan serait réunifié à la Chine, qui n'a pas l'intention de renoncer éventuellement à la force pour récupérer l'île. Les relations entre Pékin et Taipei se sont envenimées depuis l'élection, en 2016, de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître l'unité de principe de l'île et du continent, comme le réclame Pékin. Des relations conflictuelles Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine à Pékin. Réfugiés sur l'île de Taïwan, les nationalistes du Kouo-Min-Tang emmenés par Tchang Kaï-chek forment un gouvernement le 7 décembre et interdisent tout lien avec la Chine communiste. En 1950, Taïwan devient un allié de Washington en guerre contre la Chine, impliquée dans la guerre intercoréenne (1950-1953). Le 5 octobre 1971, le siège de la Chine à l'ONU, jusque-là occupé par Taïwan, est attribué à Pékin. En mars 1979, Washington rétablit ses relations diplomatiques avec Pékin. Depuis, comme l'ensemble de la communauté internationale, les Etats-Unis s'en tiennent à la politique d'une seule Chine, reconnaissant uniquement Pékin comme gouvernement légitime. Cependant, Washington entretient des relations étroites, économiques et militaires avec Taipei. En 1991, Taïwan abroge les dispositions instaurant l'Etat de guerre avec la Chine. Mais en juin 1995, Pékin suspend des négociations vers une normalisation pour protester contre un voyage du président Lee Teng-hui à Washington. Le 14 mars 2005, Pékin a adopté une loi antisécession à l'encontre de Taïwan. Le 12 juin 2008, Pékin et Taipei reprennent le dialogue, après la victoire à l'élection présidentielle en mars du candidat du Kouo-Min-Tang, Ma Ying-jeou, partisan d'un rapprochement avec la Chine, qui sera réélu en 2012.